Page 146 - matp
P. 146

Alain Charre, Aimé Grasset (1888-1924), Pionnier de l’aviation, du mont Mézenc aux monts de Bohême
Dans son dernier ouvrage, auto-édité, Alain Charre s’intéresse à un Ardéchois méconnu, héros de la Première Guerre mondiale : Aimé Grasset.
Rien ne prédestinait ce  ls de garde-forestier, né à Bon- nefoy sur la commune du Béage en 1888, à connaître une carrière d’aviateur militaire pendant le premier con it mondial. Après des études au cours complémen- taire (enseignement primaire supérieur) du Monastier- sur-Gazeille, il devient « mécanicien » (forgeron ? ma- réchal-ferrant ? serrurier ? ferblantier ?) chez un artisan de la commune des Estables.
c’est en Russie, au sein de la mission aéronautique françaisequ’ilest nalementaffecté,fortdesanouvelle spécialité. Il participe ainsi à l’offensive de Galicie de 1916 puis aux combats de Roumanie en 1917 devenant l’aviateur français le plus décoré de Russie : ordres de Sainte-Anne, de Saint-Stanislas, de Saint-Vladimir et de Saint-Georges. Il apprend à parler et écrire le russe. En France, entre 1915 et 1917, il se voit décorer de la Légion d’honneur, de la médaille militaire et de la croix de guerre avec palmes.
De retour en France, le lieutenant Grasset devient en septembre 1918, le chef par intérim de la plus presti- gieuse des escadrilles françaises, celle des Cigognes. A l’issue du con it mondial, sa carrière militaire est compliquée par la maladie (rhumatisme articulaire aigu). Il est mis en non-activité temporaire en septembre 1921. Il trouve alors un emploi de pilote dans l’aviation civile naissante. D’abord à la Compagnie des Grands Express Aériens où il assure la liaison Paris - Londres puis à la Compagnie Franco-Roumaine sur la ligne Prague - Vienne - Budapest. C’est au cours de l’une de ces liaisons, le 6 juin 1924 qu’il s’écrase au sol.
Jean-Claude SABY
Renseignements : blog terredespagels.blogspot.fr ou 06 44 07 08 33.
 Appelé sous les drapeaux en 1909 au 86ème Régiment du Puy-en-Velay, il termine ses deux années de service militaire avec le grade de sergent et se rengage dans l’armée pour un an. Sans doute enthousiasmé par les démonstrations aériennes qui ont lieu dans la ville du Puy-en-Velay durant l’été 1911, il choisit de poursuivre sa carrière militaire dans l’aviation militaire naissante et devient élève-pilote en décembre.
Affecté au Laboratoire d’aéronautique militaire de Chalais-Meudon  n 1913, il participe à la mise au point des matériels aéronautiques de l’armée et à des démonstrations auprès du public et des autorités civiles. Dans cette unité, il expérimente le vol sans moteur, devenant un pionnier du « vol à voile ». Le 7 juillet 1914, il effectue un voyage en utilisant les courants ascendants de l’atmosphère. Cette première mondiale est effectuée entre Buc et Issy-les-Moulineaux.
En 1914, le sergent Aimé Grasset intègre la première escadrille d’avions biplans blindés DO1 formée à Villacoublay et participe à la bataille des Ardennes qui marque le début du con it en août. Celle-ci est suivie en septembre par la bataille de la Marne où l’escadrille assure des missions de reconnaissance (détection des mouvements de troupes ennemies) et accessoirement de bombardements de manière très artisanale.
Après un passage au Détachement de l’Armée des Vosges, l’adjudant Aimé Grasset devient pilote d’essai d’avion-canon ainsi nommé parce qu’il est armé d’un canon de 37mm. Cet avion est conçu pour l’attaque d’objectifs au sol mais surtout en vue de faire la chasse aux ballons d’observation ennemis. En mai 1915, Aimé Grasset est affecté à la 10ème Armée en Artois pour lutter contre ces ballons d’observation.
En juillet, le groupe de bombardement auquel appar- tient Aimé Grasset rejoint la région de Nancy pour par- ticiper aux bombardements stratégiques par raids mas- sifs d’objectifs industriels en Allemagne.
Début 1916, devenu sous-lieutenant, Aimé Grasset, comme tous les meilleurs pilotes français des unités de reconnaissance et de bombardement, est formé au pilotage d’avions de chasse a n de contrecarrer la suprématie allemande dans le ciel de Verdun. Mais
Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018 144





















































































   144   145   146   147   148