Page 86 - matp
P. 86
En 1919 est créé un baccalauréat féminin et en 1924 les programmes du secondaire sont identiques pour les deux sexes mais les lycées sont séparés.
- ... et des échecs.
Dès le 12 novembre 1918, l’Etat décide la ferme- ture des usines de guerre et le renvoi, jusqu’en mars 1919, sans indemnité, dans leurs foyers, des munition- nettes,...Toutefois des femmes occupent des emplois de secrétaires, d’employées pour remplacer les soldats morts au front. Avec la n de la guerre, les salaires fé- minins baissent. La femme se voit attribuer un nouveau rôle : repeupler la France : cf. le discours de rati cation du traité de Versailles au Sénat, le 12 octobre 1919 de Georges Clemenceau qui exprime une peur du dépeu- plement.
La France est malthusienne, en 1919 le nombre de naissances est inférieur à celui des décès et nombreuses sont les veuves de guerre. L’âge du mariage recule car bien des jeunes lles veulent s’assurer un travail.
La loi du 23 juillet 1920 réprime les écrits et les discours en faveur de la contraception et de l’avortement. Divulgation et fourniture de moyens contraceptifs sont désormais punies par la loi.
Avec la n de la guerre, le nombre de mariages va sensiblement progresser, passant de 500 000 en 1919 à 600 000 en 1920.
Le droit de vote est refusé aux femmes par le Sénat, cela malgré le rôle des femmes pendant la guerre, malgré l’action des suffragettes, malgré le vote positif de l’Assemblée nationale et le soutien de conseils généraux dont celui de l’Ardèche (30).
Conclusion :
La mobilisation des femmes fut un facteur de la victoire des Alliés. La guerre a accéléré le processus d’émancipation des femmes qui avait commencé dès avant la Révolution. Elles ont fait deux pas en avant et au sortir de la guerre un grand pas en arrière. Cette période est une étape dans la lente évolution de leur statut. La portée des avancées sociales induites par la guerre reste un sujet de controverses. « A grand fracas, elle (la guerre) introduisit le désordre dans l’immuable, t sauter des codes convenus depuis toujours, sonna le glas des coutumes les mieux établies... L’épreuve ne fut pas moins rude pour les femmes restées dans le silence des hameaux que pour les combattants qui réchappèrent du massacre. Malgré l’angoisse, la souffrance, le désespoir, il leur fallut vivre, continuer à assurer la perpétuation de la vie. Quelques-unes s’y découvrirent une force d’âme, une maîtrise que l’autorité souveraine des hommes ne leur avait pas permis de soupçonner, d’autres s’y brisèrent » (31).
Elles jouent un rôle croissant mais leur combat, qui s’inscrit dans la défense de la démocratie, en particulier de l’égalité, est à mener encore et encore...
Rosières - « La fête du retour, le banquet ». Où sont les femmes ?
30. AD07 1 N 69.
31. Denise Avenas, Le bois du seigneur, Traces de femmes d’Ardèche, page 89.
Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018 84