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3                NOVARTIS  ROCHE  l’une ou de l’autre, alors on s’est pas fait chier, on va parler des deux. Deux monstres
       SUISSE                      X   Deux noms pour deux entreprises distinctes, deux sièges différents dans la même ville,

                                       et les mêmes pratiques. Il était donc compliqué pour nous de faire le choix de parler de

                                       de l’industrie pharmaceutique, qui eux aussi ne reculent devant rien pour le profit.
                                       Créer des lobbys, ou « cartels », afin de conserver des prix bien trop élevés sur certains
                                       médicaments utilisés dans le traitement de maladies rares, ils l’ont fait. S’associer pour
                                       spéculer sur les maladies et donc le prix des médicaments, ils l’ont fait. Se lier aux orga-
                                       nisations telles que l’OMS en y intégrant des hauts dirigeants, et leur mettre la pression
                                       de l’intérieur afin de booster leurs ventes, ils l’ont aussi fait. Comment ? Souvenez-vous,
                                       en 2007, la grippe aviaire et cette psychose médiatique après que l’OMS ait déclaré la
          maladie comme une pandémie : Hop, ce serait 1,6 milliards de dollar que les pharmaceutiques se seraient fait en refour-
          guant leurs vaccins à tout va contre une grippe bien moins dangereuse qu’une grippe saisonnière. Et ce fut de même
          pour la grippe porcine en 2009. Faire du business en diffusant la peur, c’est très rentable, appauvrir les populations, ça
          aurait aussi pu l’être. En effet, c’est Novartis qui a tenté, à trois reprises, de porter plainte contre le gouvernement indien,
          car il permettait aux industries locales de créer un médicament générique dérivé du Glivec, un médicament de Novartis
          utilisé dans le traitement du cancer, qui se vendait bien trop cher pour la population du pays. Un comble pour une in-
          dustrie pharmaceutique, qui tente de de se faire du fric en escroquant une population pauvre, au risque de l’empêcher
          de se soigner.





           2                NESTLÉ  « Good Food, Good Life », tel est le slogan de la plus grande entreprise agro-alimentaire mon-


                                diale. Basée à Vevey, c’est une entreprise chère à tous dans le pays, tant elle nous touche au
                                quotidien. En effet, il est très dur de passer à côté, elle possède à peu près 50 marques rien
                                qu’en Suisse, autant vous dire qu’une bonne partie de votre frigo provient de chez eux. Le pro-
                                blème, c’est que derrière leur image d’entreprise sérieuse, proposant des produits de qualité, et
                                étant très soucieuse de la cause humanitaire, se cache une réalité toute différente, surtout du
                                point de vue humanitaire, parce qu’on ne va pas se le cacher, il n’y a rien de tel qu’un Nespresso
                                avec une bonne clope ! La principale polémique ? Leur business de l’eau minérale. En effet, ils
                                achètent dix dollars la citerne d’eau, et la revendent une fois mise en bouteille plus de 50’000
                                dollars, une plutôt bonne marge. Si celle-ci n’était pompée que dans les pays développés, cela
          irait encore, malgré l’absurdité de vendre de l’eau en bouteille car « l’eau, comme tout aliment, doit avoir une valeur mar-
          chande ». Mais le problème, c’est que le plus souvent, ils pompent cette eau là où les habitants crèvent de soif et n’ont
          pas d’eau potable. Amener des moyens modernes de pomper l’eau dans les pays en développement, oui, assécher ces
          pays et vendre l’eau aux habitants, non.
          Ajoutons à cela de multiples scandales comme : Leur marché du lait en poudre dans le tiers-monde censé substituer le
          lait maternel, à mélanger avec de l’eau… non potable, et vendu à des femmes illettrées, à qui on avait dit que ce lait se-
          rait meilleur, ça a eu quelques conséquences : Des milliers de bébés morts, de quoi réjouir n’importe quel psychopathe,
          mais pas tant que ça au reste du monde, qui a appelé au boycott de la marque dans les années 70. Encore dans le lait,
          ils se sont fait chopper en Colombie entrain de ré-étiqueter des conserves de lait périmé, de quoi se poser des questions
          sur la morale de leurs pratiques. Aussi, il y a leur tendance abusive à mettre de l’huile de palme partout, un des principal
          responsable de la déforestation, de la mort de beaucoup d’espèces animales et de populations rurales, mais aussi de la
          fortune de Mr. Dukan.





           1         GLENCORE  Voici la plus grande entreprise basée en Suisse, eh oui, la plus grande, la première, celle qui emploie


                          le plus de gens et ramène le plus d’argent à la confédération. Vous ne connaissez pas ? C’est normal,
                          elle tâche de se faire très discrète, à l’instar de Nestlé qui tente de se donner une fausse bonne image.
                          Alors Glencore c’est quoi ? Eh bien c’est simplement le plus grand négociant de matières premières au
                          monde. Cuivre, plomb, zinc, aluminium, charbon, blé, soja, coton, et bien d’autre, une majeure partie
                          de ces produits passent par Glencore. La recette de leur succès ? Ils vont là où personne n’ose aller.
                          Initialement basés aux États-Unis, ce n’est que lorsqu’ils achètent des millions de barils de pétrole à
                          l’Iran, alors sous embargo américain, qu’ils s’exilent en Suisse. En effet, ils avaient meilleur temps de fuir
                          leur pays après les avoir trahis, afin de profiter de notre magnifique statut de pays neutre, et de pou-
                          voir commercer avec tout le monde, embargo ou pas. Ils vont alors entreprendre un business entre la
          Russie, l’Afrique du sud, Cuba et bien d’autre pays sous embargo, ou en guerre, afin de venir piller les dernières richesses
          qu’il leur reste. Comme si piller et appauvrir des populations en situations difficiles n’était pas suffisant, ils s’amusent aussi
          parfois à spéculer sur le prix des denrées alimentaires, ce qui a pu avoir comme conséquence des hausses violentes des
          prix de certains produits comme le blé ou le riz, et ainsi provoquer des crises alimentaires mondiales. Oui, le business c’est
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