Page 21 - Recueil nouvelles fantastiques 2nde C
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Plus le temps passait, plus Jeanne se disait que la

         chronologie  des  morts  de  ses  proches    ne
         pouvait  pas  être  une  coïncidence.  Au  bout  de
         quelques heures, folle d'angoisse, elle appela une

         de ses  amies. Elle éclata en sanglot et lui parla
         de  sa  peur  de  mourir  sous  peu.  Son  amie,  loin
         d'être compréhensive, lui répondit que ce qu'elle
         lui  r acontait  n'avait  aucun  sens  et  que  sa  mort

         ne pouvait être prévisible. Elle lui dit de ne pas la
         r appeler  pour  des  idioties  pareilles  et
         r accrocha.  Jeanne,  profondément  déçue  par

         cette  fausse  amitié,  n’en  fut  pas  pour  autant
         r assurée.

         Elle se servit un verre de vin afin d'atténuer son
         angoisse puis se mit au lit. Elle n'eut même pas la
         force  de  se  changer  et  resta  à  fixer  le  plafond

         jusqu'à  ce  que,  quelques  minutes  plus  tard,  le
         sommeil vienne la chercher.

         Elle se réveilla vers minuit, ressentant un mal-être
         profond        et     incompréhensible.            Après       une
         interminable heure d’insomnie, elle sombr a enfin

         dans un profond sommeil. Le lendemain matin, à
         son réveil, Jeanne était malade : elle avait de la
         fièvre  et  se  sentait  barbouillée.  Elle  ne  put  se
         lever et resta donc seule, dans son lit, pendant la

         journée  entière.  Ne  pouvant  rien  faire  à  part
         réfléchir, Jeanne cogita sur sa théorie de la veille.
         Elle ne pouvait pas l'expliquer mais depuis cette «

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