Page 87 - Ihedate - l'annuel 2016 (N°2)
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L’aménagement du territoire peut-il être démocratique ?
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DE PLUS EN PLUS DE PROJETS ABOUTISSENT GRÂCE À LA RÉELLE IMPLICATION DES HABITANTS.
DES ATELIERS-DÉBATS SE DÉROULENT SUR LES MARCHÉS DE BARCELONE.
Réellement impliqués, ils sont plus enclins à partager leurs savoirs, et même à s’investir financièrement. Une sorte de collectage s’est ainsi opéré, impliquant la plus grande diversité de personnes, sans recherche du consensus, jusqu’à ce qu’une vision partagée se fasse jour et que naisse un schéma de planification à l’horizon 2040. Schéma qui fut adopté à l’una- nimité par le conseil municipal après plusieurs heures de débat démocratique.
C’est ce que l’on appelle du bottom up ! Ce principe qui tend à faire émerger
des projets par la population et non par une élite. On en trouve un autre exemple en Sicile, pourtant peu réputée pour sa participation citoyenne. Au début des années 2000, dans la vallée du Simeto, des comités locaux se sont mobilisés pour produire des documents de planification visant un dévelop- pement économique autour du fleuve. Ces comités ont construit des alliances avec des experts dans une approche incrémentale, en cherchant des compétences quand ils en avaient besoin. Se souciant d’une rationalité géogra- phique et non administrative, ils ont
ainsi pu établir des projets à fortes consonances identitaire et environ- nementale au point que leur action est devenue une sorte de mythe fondateur d’un développement alternatif.
Alors, d’une certaine manière, oui l’aménagement du territoire peut devenirdémocratique.
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