Page 27 - Milano
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 LANDRU n’était avec nous que depuis peu et elle semblait avoir un effet tellement fédérateur, on eût dit ce ciment indispensable à la jointure des briques, cette colle nécessaire à l’assemblage des feuilles... Je l’ai longtemps regardé ce jour-là, scrutant ces moindres gestes, analysant ces moindres paroles, tentant vaille que vaille de percer ce mystère. Et pourtant, elle n’avait rien de particulier, aucun indice ne me sautait aux yeux, c’était une jeune femme comme on pouvait en trouver tant d’autres. Sa posture ne révélait qu’une élégance naturelle, sa voix une assurance certaine et ses mots n’était que le témoignage d’une maîtrise de son sujet. Mais que cachait-elle sous son apparence anodine, sous ses traits empreints de simplicité et sous son verbe rassurant ? Je finirai par résoudre cette énigme, enfin, je le croyais.
La sonnerie avait retenti et tous s’accordait à dire que le temps avait filé trop vite et que d’aucun n’aurait refusé une deuxième heure de cours en sa compagnie.

































































































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