Page 29 - Milano

Et c’est ainsi que ce souvenir douloureux, que j’avais gardé pendant longtemps au plus profond de mon être refit malheureusement surface. A cet instant précis, bien que j’usasse de tous les stratagèmes pour contrecarrer la survenu de ce dernier, il rejaillit telle un jaser au repos depuis trop longtemps. Je me revois assis sur mon lit les yeux braqués sur mon livre d’histoire quand la porte de ma chambre s’était ouverte timidement. Maman s’était approchée mais je n’avais pas fait attention au ton grave qu’affichait son visage trop occupé à finir ce foutu devoir commencé depuis deux jours. Elle s’était placée juste derrière moi et pendant quelques secondes, même conscient de sa présence, je n’avais pas levé la tête, pas même une seconde. Elle posa alors sa main sur mon épaule et c’est justement à ce moment précis que j’ai eu conscience que quelque chose ne tournait pas rond. Quand je me décidai enfin à me retourner vers elle, ses yeux étaient bouffis et remplis de larmes.