Page 12 - Rapport annuel 16-17 - flip
P. 12
SCIENCE
MARIE-CLAUDE
MALBOEUF
LA PRESSE
LES TROIS AXES
D’INTERVENTION
COMPRENDRE
Répertorier tous les
organismes vivants sur
Environnement et développement durable Terre, évaluer leur état et
anticiper l’impact qu’auront
SCIENCE
• Partenariats avec Écotech Québec (la grappe sur eux les changements
climatiques anticipés.
des technologies vertes) et avec le CETEQ S’ADAPTER POULETS
SUPER ARBRES
ET SUPER
(Conseil des entreprises en technologies Répertorier les espèces et
Ne dites surtout pas au
scientifique Jean Bousquet
environnementales du Québec) les organismes les mieux
adaptés pour résister aux
qu’il manie une boule de cristal.
montagnes russes du climat
Mais s’il n’a rien d’une diseuse
ainsi qu’aux ravageurs et
de bonne aventure, son travail
Environnement – changements climatiques aux pathogènes, afin de les
exige bel et bien qu’il prédise
sélectionner en
l’avenir.
• Publication d’un article de fond conséquence.
Depuis trois ou quatre ans,
de Marie-Claude Malboeuf sur la génomique AGIR l’ingénieur forestier partage
Contribuer à freiner la hausse des températures en innovant : nouveaux biocarburants, décontamination par les plantes,
cette mission avec un petit
et les changements climatiques, publié sur etc. DES PERCÉES
bataillon de chercheurs
québécois. Leur pari : identifier
La Presse+ en novembre 2016. ENCOURAGEANTES
dès aujourd’hui les organismes
Les projets de Génome
dotés du bagage génétique
Québec relatifs aux
requis pour survivre aux
changements climatiques
chamboulements climatiques
DÉFIS À VENIR connaissent déjà des
prévus dans 20, 30 ou 50 ans.
applications concrètes ou sont
sur le point d’en connaître.
« Puisque la chaleur est
Présentation des principales
L’appropriation de la génomique par la population souvent fatale pour les salmonidés, des chercheurs identifient ceux qui y résistent, parce qu’on veut produire des poissons
percées, encore inimaginables
plus adaptés », illustre la vice-présidente de Génome Québec, Stéphanie Lord-Fontaine.
constitue un incontournable. Sans l’adhésion des il y a cinq ans à peine.
publics, nul ne pourra bénéficier des retombées des Si un pareil tri est possible, c’est que ni les plantes ni les animaux d’une même espèce ne naissent avec les mêmes
CHAMPIGNONS MAGIQUES
capacités ou le même potentiel. Exactement comme chez les humains.
Utiliser des champignons pour
investissements consentis depuis plus de dix-sept ans RÉPERTORIER LES MARQUEURS transformer des branches et
des feuilles en carburant
en génomique. C’est pourquoi nous devons accorder À l’Université Laval, Jean Bousquet catalogue les épinettes selon leurs chances de subsister aux diverses menaces
propre et renouvelable ? C’est
presque chose faite grâce à un
une importance cruciale à l’éducation, à la formation climatiques anticipées. Sont-elles armées pour résister à la sécheresse ? Aux ravageurs ? Aux températures extrêmes ?
professeur de
et au développement des compétences. Ultimement, l’Université Concordia. « Nous
avons déterminé quels gènes
ce sont les citoyens qui doivent tirer bénéfice des s’activent chez des
champignons occupés à
retombées de la génomique. En ce sens, nous pour- s’alimenter en décomposant des résidus forestiers en sucres », expose le biologiste Adrian Tsang. En utilisant les
suivrons nos efforts au courant de la prochaine année protéines identifiées, on pourrait fabriquer un nouveau type de bioéthanol qui ne risquerait pas d’aggraver la faim dans le
monde (contrairement à ce qui se produit lorsqu’on utilise plutôt du maïs).
à stimuler la passion pour les sciences et l’innovation, POULETS PROPRES
et à développer la capacité des citoyens et des Le professeur Tsang pilote un autre projet susceptible de réduire l’émission de gaz à effet de serre. Car les champignons
institutions à appuyer leurs décisions sur des qu’il étudie recèlent aussi des enzymes pouvant aider les animaux de ferme à assimiler totalement les nutriments qu’ils
ingèrent (plutôt que seulement 75 %). Lorsqu’on ajoute ces enzymes dans leur moulée, il n’y a pas de pertes. Les bêtes
connaissances scientifiques. engraissent donc tout autant, mais en mangeant moins, et en produisant ainsi moins de fumier et de méthane nocifs.
RAPPORT ANNUEL 2016-17 12