Page 14 - MOBILITES MAGAZINE N°22
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 ment dedans ? Personne ne peut vraiment nous éclairer à ce jour. nous avons là le sentiment que le gouvernement, dans sa volonté de simplifier a, peut-être sous la pression des événements politiques du moment, finalement complexifié le système en rajoutant cette obli- gation.
: le projet de loi organise l’ouverture massive
des données transports. les opérateurs ne sont-ils pas, d’une certaine façon, dépossédés de données qui, philosophiquement, peuvent être considérées comme leur propriété ?
J.-S.B : C’est un vrai débat. en vou- lant accélérer le calendrier d’ou- verture des données par rapport à celui imposé par l’Union euro- péenne, on fait courir un vrai risque aux entreprises, qui seront dans l’obligation de produire des données mises à disposition de tous par l’autorité organisatrice. Dès lors, rien n’empêchera les acteurs dis- posant des ressources nécessaires de les transformer en une source de revenus, voire de les utiliser dans le cadre des procédures d’ap- pel d’offres.
: Comment jugez- vous l’obligation faite aux
ePCi de plus de 100 000 habitants de déployer des ZFe (zone à faibles émissions), pour certaines avant fin 2020 ?
J.-S.B : Le risque, pour nous, est de voir l’autocar exclu de certaines zones urbaines. il faut donc conti- nuer à se battre pour que celui-ci soit reconnu comme un véhicule propre, par nature. il faut par ailleurs mettre en œuvre un calendrier de transition énergétique raisonnable. Un calendrier qui tienne évidement compte des lacunes industrielles actuelles en la matière.
: le texte ne brille-t-il par son absence de
mesures favorisant la transition énergétique au niveau des opérateurs ? J.-S.B : C’est vrai, mais les disposi- tions concernant la transition sont toutes dans le Projet de Loi de Fi- nance, notamment avec le principe du système de suramortissement prolongé jusqu’en 2021, essentiel pour nos entreprises.
: la suppression annoncée de l’article qui
consacrait la possibilité de tarifs de péages dits « de congestion » sous la pression du mouvement dit des « Gilets Jaunes » est-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
J.-S.B : nous n’avions pas d’oppo- sition de principe sur cette mesure, car nous restons convaincus que l’autocar aurait été reconnu comme un transport propre, et donc exo- néré de péage.
: la stratégie d’investissements de l’etat
dans les infrastructures et les systèmes de transport pour les 10 ans à venir, dont
13,4 md€ sur le quinquennat (39% pour la route) vous satisfont-ils ?
J.-S.B : nous sommes plutôt satis- faits que la priorité soit donnée à la rénovation du réseau existant. Cependant, il semble que l’etat ait besoin de 500 M€/an pour boucler ce budget, et nous tenons à rap- peler que le car n’a pas à participer à ce financement, que ce soit à travers une vignette ou une aug- mentation de la TiCPe.
: des transports décarbonés en 2040 ? Cet
objectif affiché est-il atteignable selon vous ? J.-S.B : en tant que citoyen, je le
souhaite. nous avons bien conscience des enjeux écologiques, mais nous devons pouvoir discuter du meilleur chemin à suivre. et il devra être respectueux de tous les intérêts.
: Quel est le point devuedelaFntVsurla
place faite au véhicule autonome dans la lom ? J.-S.B : La volonté du gouvernement est de favoriser les expérimenta- tions. D’une manière générale, je ne peux que saluer les dispositions envisagées.
: le permis de conduite moins cher et plus
rapide peut-il aider votre profession dans sa quête de conducteurs ?
J.-S.B : nous avons en effet un vrai problème de pénurie de conducteurs, ce qui se traduit au- jourd’hui par des milliers de postes non pourvus. nous travaillons donc avec les ministères des Transports et du Travail pour lever certains freins à l’embauche. Cela pourrait passer par l’abaissement de l’âge de délivrance du permis sous cer- taines conditions. Le problème est clairement posé, et les services de l’etat en ont bien conscience.
: sur quels points précis souhaitez-vous que ce
texte puisse être encore amélioré ?
J.-S.B : nous continuons en effet à travailler pour porter plusieurs amendements. nous voulons par exemple que la loi impose aux ag- glomérations la création d’un certain nombre de points d’arrêt dédiés aux autocars par tranche de 20 000 habitants. De même, nous souhai- tons des mesures permettant d’éta- ler les heures d’entrée et de sortie scolaire. Le travail est donc encore loin d’être terminé.. z
PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE COSSARD
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 14 - Mobilités Magazine 22 - Janvier 2019
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