Page 17 - MOBILITES MAGAZINE N°22
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                  tprOjet/loi d’orientation des mobilités
             encoreplusréelleetdonnée durant ces mêmes décennies - à la route et au développement du système autoroutier. Qui se trouve au- jourd’hui beaucoup plus maillé que celui des lignes à grande vitesse...
La réforme ferroviaire a-t-elle perturbé la mise enplacedelaLOM?
Cela dit, le bouclage du réseau LGv et la mise en œuvre de « lignes nouvelles » ne sont pas pour autant oubliés dans un ensemble où les moyens consacrés au système fer- roviaire sont considérables. Même si, en matière d’investissements, on a finalement l’impression d’une sorte de redite des attendus du Pacte ferroviaire, tant l’anticipation de la réforme du rail est venue perturber le déroulement des évè- nements et le cheminement de la LOM !
La programmation des investisse- ments offre également l’intérêt de bien cibler les objectifs. Outre les montants déjà évoqués consacrées à la régénération, les investisse- ments visent les appels à projets TCSP dont il reste à préciser les orientations(4), le traitement de la saturation des nœuds ferroviaires (2,6 Mds€ hors Île-de-France, dont 50% à charge de l‘État) et les études et réalisation de rer mé- tropolitains( 5). Ces deux derniers types d’investissement ont pour objectif de « doubler la part du ferroviaire dans les grands pôles urbains » en réalisant « dans nos grandes métropoles l’équivalent de ce que la construction du réseau express régional a permis en Île- de- France, en transformant des lignes radiales en des liaisons trans- versales rapides, fréquentes et in- terconnectées », explique le texte de loi.
Ce qui nécessite que, parallèlement, « des ruptures technologiques dans l’exploitation ferroviaire doivent être engagées au plus vite, pour
accroître tant le débit des lignes ferroviaires que leur fiabilité (erTMS, gestion des circulations, conduite automatisée) », explique le projet. ainsi, « avant le 1er janvier 2020, SNCF Réseau présentera à l’ap- probation du Gouvernement un plan d’ensemble explicitant les ob- jectifs poursuivis (en particulier les gains de capacité des zones les plus circulées, de fiabilité des cir- culations, de qualité des infrastruc- tures modernisées, de productivité de l’exploitation), les zones du ré- seau concernées par ce plan, les délais et les principales étapes de réalisation ».
Des menaces persistent
néanmoins, la variété de ces ob- jectifs aboutit à une certaine com- plexité de lecture et qui donne une impression d’empilage. « On se perd un peu dans le dédale fi- nancier des investissements, dont les durées de 5, 7 et 10 ans sont inégales. Idem pour les appels à projets qui recouvrent des péri- mètres incertains et dont une partie du budget reste à trouver et à né- gocier pour 2020 », constate Bruno Gazeau, président de la FnaUT. Qui, plus précisément du côté du ferroviaire, et en dépit des affir-
mations du texte sur « les 4 LGV ou lignes nouvelles prévues, sur la desserte des villes moyennes et le maillage du territoire », s’inquiète « des menaces pesant sur la des- serte des 223 gares TGV », comme de « l’atrophie du réseau et sa concentration au détriment de la desserte ... des territoires ». et même si « les petites lignes re- viennent dans l’actualité, comme mode alternatif à la voiture, on peut s’interroger sur les finance- ments, et encore faut-il proposer des alternatives à la fermeture des guichets et des gares », ajoute-t-il. Des alternatives qui semblent dés- ormais de plus en plus entre les mains des régions, nouvelle orga- nisation et nouveaux outils obligent. avec participation financière à la clé...z
MICHEL CHLASTACZ
1) Quel est l’intérêt de posséder une « appli » informatique multimodale per- formante si elle ne sert finalement qu’à vous indiquer qu’i n’y a que trois trains ou autocars qui desservent votre trajet dans la journée ?
2) Le choix entre trois scénarios d’investissements (1 : minimal, 2 : plus sou- tenu et 3 : maximal) a abouti à une option intermédiaire de type « 2 moins ou « 1 plus ».
3) Propos d’Élisabeth Borne dans un entretien publié le 25 novembre 2018 dans « Le Journal du dimanche » à la veille de la présentation de la loi.
4) Les récents évènements ont montré que la mise en oeuvre d’une offre de transport public structurante en faveur des zones périurbaines s’avèrerait poli- tiquement très opportune !
5) Voir « Les dossiers de Mobilités Magazine », février 2018. Pour l’Île-de- France le projet de loi vise à la réalisation du métro Grand Paris Express entre 2024 et 2030.
Mobilités Magazine 22 - Janvier 2019 - 17


















































































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