Page 28 - L'INFIRMIERE LIBERALE MAGAZINE - EXTRAITS RELOOKAGE
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SE FAIRE CONNAÎTRE
Les Idels s’installent
aussi en ligne
Fini le bottin, les infirmières libérales se saisissent aussi des technologies actuelles de communication pour se faire connaître de patients potentiels. Mais pourquoi et comment créer son propre site web, tout en restant dans les bornes posées par la déontologie et le Code de la santé publique ?
« LA VRAIE QUESTION À SE POSER, c’est: quelle est l’utilité d’avoir un site internet », résume Adrian Mea- sures, directeur de l’agence Neo- camino, qui conseille les très petites entreprises dans leur communica- tion digitale. Les infirmières libérales sont nombreuses à tenter l’expé- rience, généralement pour se faire connaître et développer leur patien- tèle lorsqu’elles s’installent.
Démarche évidente
« Pour moi, c’était naturel et moderne de se faire connaître de cette façon, estime Maxime Fouquet, qui exerce à Nantes (Loire-Atlantique) dans un cabinet avec trois autres Idels depuis deux ans. De plus en plus de gens ne consultent plus l’annuaire, ils vont directement sur le Net. » Même démarche pour Fayçal Benaissa à Stains (Seine-Saint-Denis), qui a également créé son site dès
son installation, il y a quatre ans. « Il faut se saisir de toutes les démarches possibles pour se faire connaître, estime-t-il. D’ailleurs, à présent que je suis établi, j’en- visage de fermer le site. C’est une dépense dont je pourrais peut- être me passer. »
Sites clés en main
ou faits maison...
Car créer et maintenir son site Web est une démarche qui a un coût plus ou moins important. Le moins cher consiste évidemment à tout faire soi-même en recourant à un générateur de site en ligne (par exemple sitew.com, wordpress.com, site123.com...). Toutes ces solutions offrent une formule gratuite avec une capacité de stockage limitée, mais suffisante pour un profession- nel qui est uniquement à la recherche d’un site vitrine. Car la plupart des infirmières libérales qui
s’affichent en ligne s’en tiennent au niveau d’information minimal recommandé par le Conseil national de l’Ordre des infirmiers (lire encadré page ci-contre).
Mais pour qui choisit l’option do it yourself, gare à l’esthétique finale ! « Il est possible de faire quelque chose de bien seul, observe Adrian Measures. Il y a toujours des gens qui ont une sensibilité graphique particulière, et par exemple les photographes, les architectes font généralement de beaux sites sans aucune aide. Mais, globalement, quand la création n’est pas votre métier, faire un joli site peut vite devenir compliqué. »
Cela peut également prendre du temps : faire une recherche parmi les différents générateurs, les essayer, réaliser la limite des pos- sibilités qu’ils offrent, chercher à fignoler... « Je l’ai fait avec mon frère, qui est ingénieur, observe Maxime Fouquet. Cela nous a pris cinq à dix heures chacun. » L’infirmier s’est concentré sur le texte et les infor- mations qu’il voulait faire figurer sur sa page, et son frère s’est consa- cré à la réalisation technique.
... ou par un prestataire
Fayçal Benaissa a, quant à lui, préféré faire confiance à un pres- tataire technique, pagesjaunes.fr en l’occurrence. « Cela m’a coûté,
 SUR GOOGLE, À LA LIMITE DE LA PUBLICITÉ... VOIRE DE LA CONTRE-PUBLICITÉ
Quid des avis de patients rédigés volontairement sur les résultats de recherche Google ?
Car les moteurs scannent en permanence le Web pour indexer et hiérarchiser les informations. À ce titre, les professionnels répertoriés dans les Pagesjaunes disposent donc tous d’une fiche, même s’ils n’ont pas de site, à laquelle des patients peuvent ajouter un commentaire. « Là,
on s’approche de la publicité, et même de la contre-publicité dans certains cas », estime Karim Mameri, secrétaire général du Conseil national de l’Ordre des infirmiers. Les commentaires et avis émanent-ils de patients réels, ont-ils été sollicités par le professionnel ? Et quid du secret médical et de l’anonymat du patient qui peuvent être brisés par le simple dépôt d’un avis ?
« Nous allons devoir trouver des solutions pour encadrer tous ces nouveaux usages,
et sur le plan déontologique, noter un professionnel de santé ne peut pas être admis. »
52 L’infirmière libérale magazine • n° 341 • Novembre 2017











































































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