Page 18 - MOBILITES MAGAZINE N°60
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 ÀlaUne
H2fM intégrant à la fois le stockage et le ravitaillement en hydrogène, l’européen TSG, ou MPH Energie, qui se présente comme spécialiste de la construction de station d’avi- taillement H2 (là encore) clés en mains, qu’il s’agisse de stations publiques, privées, ou destinées à des flottes de bus.
Les véhicules, grands absents du salon ?
On l’aura compris, l’essor de la pro- duction d’hydrogène semble bien
assuré pour les années à venir, tandis que les futurs opérateurs de mobilité n’auront visiblement que l’embarras du choix en matière de stations de stockage et de ra- vitaillement. Qu’en est-il cependant en bout de chaîne, du côté des véhicules ? De ce point de vue, cette édition 2022 d’HyVolution s’est révélée plutôt décevante. Sans doute cette édition a-t-elle pâti de la proximité du salon EuMo, qui se déroulera du 7 au 9 juin prochains à la Porte de Versailles, et devrait
voir la plupart des constructeurs présenter leurs nouveautés. Tou- jours est-il que seul Hyvia, la joint- venture née entre Renault Group et Plug Power, présentait un châssis cabine de Renault Master H2-Tech. Celui-ci était d’ailleurs plutôt destiné au transport de marchandises, mais l’on sait que l’industriel propose aussi sur cette base un « city- bus » donné avec une capacité de 15 passagers et 500 km d’autono- mie (2 réservoirs de 1,5 kg à 700 bars). Safra, l’industriel d’Albi pré- curseur français avec son Businova, était bien présent, mais réservait la présentation de sa nouvelle gé- nération de bus H2 au salon EuMo à venir. Il insistait en revanche sur son travail actuel sur le retrofit d’autocars transformés en véhicules hydrogène. Une piste visiblement très prometteuse selon plusieurs acteurs de cette spécialité comme CRMT ou GCK, discrètement pré- sents eux aussi.
Le Portugais Caetano Bus, présent en 2021 avec son H2.City Gold n’avait cette fois pas fait le dépla- cement, Van Hool non plus, même si Worthington Industrie, fabricant de réservoirs et fournisseurs de la marque belge, mettait bien en avant ce partenariat. Les spécialistes des véhicules se sont sans doute consolés avec la présence en ex- térieur d’une voiture de course H2, et espéreront certainement une plus forte présence des marques concernées lors de l’édition 2023, qui est déjà programmée pour les 1er et 2 février, cette fois à la Porte de Versailles. z
PIERRE COSSARD
1) Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne Franche- Comté, Bretagne, Grand-Est, Hauts de France, Ile de France, Normandie, Nouvelle Aquitaine, Pays de Loire, Région Sud.
2) Air Liquide, Airbus, Alstom, Bouygues, Capge- mini, Engie, Michelin, Renault, Schneider electric, TotalEnergies, Vinci.
3) On évoque la somme colossale de 10 000 Mds€ à l’échelle mondiale d’ici à 2050...
    X CUMMINS PRÉSENTE UN MOTEUR À HYDROGÈNE
Du 9 au 12 mai 2022, Cummins Inc. a très officiellement lancé son moteur à hydrogène de 15 litres à l'ACT Expo à Long Beach, en Californie.
Ce moteur est construit sur une nouvelle plate-forme de Cummins, indépendante du carburant. En effet, sous le joint de culasse, le moteur adapté à chaque type de carburant a des composants largement similaires, et au-dessus du joint de culasse, il dispose de composants différents en fonction
des types de carburant utilisés. Cette
version, dont la pleine production est
prévue en 2027, s'associe à un car-
burant hydrogène propre et sans car-
bone, un élément clé de la stratégie
de Cummins visant à réduire les émis-
sions de gaz à effet de serre (GES).
Cummins avait annoncé le test de la
technologie de combustion interne
de l'hydrogène (ICE) en juillet 2021
et a obtenu des premiers résultats
impressionnants, atteignant déjà les
objectifs de puissance et de couple
de production (plus de 810 lb-pi de
couple et 290 ch du moteur à usage
moyen). Des tests supplémentaires sur les prototypes plus avancés de Cummins com- menceront bientôt.
Le moteur se présente d’ores-et-déjà comme une solution sans carbone pour plusieurs marchés. Cummins annonce ainsi son intention de produire des moteurs à combustion interne à hydrogène dans les cylindrées de 15 litres et 6,7 litres, estimant que ces moteurs permettront à l'industrie d'agir et de réduire les émissions de GES au cours de cette décennie.
Les moteurs à combustion interne à hydrogène pourraient représenter une alternative in- téressante dans le contexte actuel de transition énergétique massive des transports.
En effet, ils utilisent un carburant sans carbone et permettraient de développer des véhicules commercialisés à un prix initial inférieur à celui de ceux dotés d’une pile à com- bustible, voire d'un véhicule électrique à batterie, et ce avec peu de modifications par rapport aux véhicules d'aujourd'hui.
L'adoption par le marché de véhicules à moteur à hydrogène pourrait être accélérée par la maturité technologique élevée, le faible coût initial, l’autonomie étendue du véhicule, le ravitaillement rapide, et la familiarité de l’utilisateur final avec cette technologie.
PIERRE COSSARD
  18 - MOBILITÉS MAGAZINE 60 - JUIN 2022
  






























































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