Page 14 - MOBILITES MAGAZINE N°41
P. 14

    Politiques & institutions
  tique souvent avec les mêmes personnes, matin et soir. Klaxit, second opérateur en volume der- rière Blablalines, l’application pour courts trajets de Blablacar, retrouve dès juin son trafic d’avant crise sanitaire. Depuis, la demande ex- plose. Sans donner ses chiffres, Julien Honnart parle d’une « reprise en V qui fait miroiter la perspective de prendre une part significa- tive des 18 millions d’actifs en France qui prennent leur voiture pour se rendre à leur travail ». Mais cette envolée ne s’appuie pas que sur le goût du public. Elle est encouragée par un certain nombre de villes qui, craignant, pendant le confinement, le retour massif à sa sortie vers l’utilisation de la voiture en solo, parient sur le covoiturage. « Nous avions noué de nombreux contacts commer- ciaux avec elles avant le confine- ment. Pendant le confinement, elles ont accéléré leurs dé- marches », indique Julien Honnart. Klaxit vient de signer avec Rouen, Metz, Angers, Monaco. Six autres le font dans les prochaines se- maines. Klaxit, qui projetait d’ouvrir une ville par mois en 2020 va en atteindre une quinzaine.
Façon Klaxit, le covoiturage est organisé comme un transport pu- blic. Les collectivités subvention- nent l’automobiliste qui consent à partager sa voiture. Ce que permet
Stéphanie Mangin, Villes et territoires cyclables : un tiers d’utilisation en plus du vélo en France.
Julien Honnart, Klaxit : le potentiel du covoiturage semble très grand.
  un décret d’application de la LOM paru en juin. Ensuite, soit le co- voiturage reste gratuit pour le pas- sager, ce qui reste la norme au début, pour atteindre le nombre critique de covoitureurs qui ga- rantisse un service global à l’échelle de la ville. Soit il est intégré dans les différentes formules de paie- ment et d’abonnement du réseau de transport public. Dans tous les cas, façon Blablalines, Klaxit ou autre Karos, le covoiturage accélère alors qu’il progressait tranquille- ment avant la crise sanitaire.
Pas de clusters dans
les transports publics
Dans le monde des mobilités « d’après », le second grand constat est la souplesse d’échine du trans- port public. Il a d’abord été au rendez-vous de la situation sani- taire. La condamnation d’une place sur deux, puis les désinfections, l’obligation de port du masque, le
gel hydroalcoolique ont été effi- caces. « Nous menons des actions vis-à-vis des voyageurs afin de restaurer leur confiance dans les transports en commun et recon- quérir ceux qui s’en sont éloignés pour des raisons sanitaires, alors qu’à ce jour, aucun foyer d’épidé- mie n’y a été identifié », affirme Frédéric Baverez, le directeur exé- cutif France de Keolis. Son entre- prise s’attache à rendre visible le nettoyage de ses véhicules. Des équipes volantes interviennent de- vant le public.
Chez Transdev, au Havre, à Dun- kerque, Saint-Etienne et Rouen,
une application a été lancée pour indiquer aux passagers sur leur smartphone si le bus ou la rame
qui arrive est « rouge », « orange »
ou «verte», c’est-à-dire chargée, moyennement chargée ou peu. Car
les chiffres le disent. Une part des Français ont délaissé les transports publics et ont repris leur voiture. u
     14 - MOBILITÉS MAGAZINE 41 - OCTOBRE 2020
  


















































































   12   13   14   15   16