Page 19 - Voyages et groupe n°32
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 > Le tourisme est peut-être le secteur qui a été, et de loin, le plus rapidement impacté par la crise du Covid-19. Fermeture des frontières, annulations en cascade, confinement généralisé et incertitudes sur les futures dates de reprise d'une quelconque activité ont été le quotidien des professionnels depuis plus d'un mois. Afin de comprendre comment ces hommes et femmes qui font le tourisme de groupe se mobilisent pour maintenir leur activité, Voyages & Groupe donne quotidiennement la parole à travers les témoignages que notre équipe rédactionnelle recueille pour le site www.voyagesetgroupe.com.
Journal de crise
  22 mars 2020
Géraldine Marchand, Step Travel
Comment, un tour opérateur comme Step Travel, dans son cas spécialisé sur les pays de l’Est et la Russie, aborde-t-il la période actuelle, caractérisée pour l’essentiel par un arrêt total de l’industrie touristique et par le confinement généralisé en France ? Discussion avec Géraldine Marchand, directrice de production.
   Voyages & Groupe : Comment vous êtes-vous organisés en cette fin de première semaine de confinement ? Géraldine Marchand : Nous sommes tous désormais en télétravail, avec renvoi téléphonique de nos bureaux vers nos différents portables. Heureu- sement pour nous dans cette période particulièrement négative pour le tou- risme, notre dernier groupe était de retour de Russie le 13 mars, avant les fermetures de frontières en cascade, nous n’avons donc pas eu de problèmes de rapatriement à gérer.
VG : Qu’elle est l’attitude actuelle de votre clientèle groupe ?
GM : A ce jour, nous n’avons enregistré aucune annulation de la part de nos clients groupes. Nous appliquons bien entendu les mesures recommandées par le SETO, et nous travaillons donc essentiellement sur des problématiques de report, avec un délai d’un an maxi-
mum. Pour autant, la difficulté est au- jourd’hui d’arriver à trouver des dates. Septembre est d’ores-et déjà saturé sur la plupart de nos destinations, et nous devons maintenant miser sur octobre. Reste la problématique de l’aérien, qui manque aussi de capacité, et des tarifs, qui ne sont pas tout à fait les mêmes à ces époques...
VG : Les institutions étrangères réagissent-elles avec souplesse ?
GM : Pas toujours. Avec la Russie par exemple, se pose clairement des pro- blèmes de visas. Ceux que nous avions obtenus pour nos clients couraient jusqu’à mai prochain, et il est plus que probable qu’ils soient désormais perdus... Le consu- lat de Russie étant fermé, nous n’avons aucune réponse à attendre avant un cer- tain temps, ce qui pose problème. Non seulement, il faudra sans doute recom- mencer la procédure (assez lourde, NDLR.), et payer une nouvelle fois, mais de plus,
certains de nos clients ont en ce moment même leurs passeports « confinés » dans les locaux du consulat...
VG : Les discussions avec vos prestataires étrangers sont-elles aussi compliquées ?
GM : Cette épidémie touchant tout le monde à peu près de la même façon, nos prestataires se sont montrés parti- culièrement compréhensibles en matière d’annulation. En revanche, les discus- sions sont plus complexes concernant les disponibilités et les prix.
VG : Avez-vous vécu des tensions particulières avec vos clients ?
GM : Nos clients se sont montrés eux aussi assez compréhensifs en règle gé- néral. Et nous avons même aujourd’hui quelques demandes de devis pour des départs sur 2021, ce qui remonte le moral de tout le monde.z
Pierre Cossard
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