Page 21 - Voyages et groupe n°32
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   dement sur nos exploitations. A ce jour, on peut estimer à 10% le nombre d’hô- tels qui restent ouverts sur les 3 500 du territoire et représentent 650 000 cham- bres. Et ils sont vides.
Nous sommes en contact avec le gou- vernement et en l’attente des mesures spécifiques en ce qui concerne le per- sonnel.
V&G : comment la situation peut-elle évoluer ?
LD : si la situation sanitaire venait à empirer et l’exigeait, nous serons conduits à la mise à disposition de
chambres pour des raisons priori- taires. De la même façon que pour les Français de retour de Chine, confinés à Carry le Rouet, nous allons devoir faire face à l’arrivée de plusieurs dizaines de milliers de Français en provenance de l’étranger, dont certains seront mis en qua- rantaine. Nous n’écartons pas l’idée de voir certains de nos établisse- ments réquisitionnés. Les discus- sions avec le gouvernement ont abouti à un tarif se situant entre 30 et 70 € la nuitée, selon les hôtels.z Jean-François Bélanger
 27 mars 2020
François Piot, groupe Prêt à Partir
Discussion avec François Piot, Président du groupe Prêt à Partir. Attentif à ses équipes, il n’en reste pas moins lucide sur les écueils possibles de la reprise.
Journal de crise
 Voyages & Groupe : Comment se traduit cette période de confinement au niveau de l’ensemble de vos collaborateurs ?
François Piot : la totalité de l’entreprise, agence et transport, est en chômage partiel. Nous avons pris la décision de garantir à 100% le salaire de nos colla- borateurs. En cette période de confine- ment, nous gardons un lien quotidien et essentiel à mes yeux avec nos colla- borateurs, grâce au réseau social Work- place. Ils restent informés sur les ac- tualités du métier et de l’entreprise, les réponses à apporter aux clients, l’analyse du décret, les aspects RH. Nous avons noté, depuis le début du confinement,
un doublement des posts et des com- mentaires. Chaque matin, j’envoie un message, à la fois professionnel et per- sonnel, de soutien ou d’information, à mes équipes. Nous devons les protéger, car elles sont en prise directe avec nos clients, pas toujours compréhensifs ni patients par les temps qui courent...
VG:Etdupointdevuedevotre société même ?
FP : si le confinement se confirme en mai, nous passerons cette crise sans problème aigu de trésorerie. Certes, l’exercice 2020 sera mauvais. Mais nos banques sont là pour nous soutenir si besoin. En 2021, nous allons probable-
ment resserrer fortement notre réfé- rencement pour ne travailler qu’avec les fournisseurs, TO et réceptifs, qui auront joué le jeu et permis un report de nos clients dans des conditions ac- ceptables. Pour l’instant, la fragilité des compagnies aériennes, hôteliers, TO, m’inquiète fortement. La confiance entre producteur et distributeur va être une fois de plus mise à mal, chacun voulant la trésorerie de l’autre. Le décret renforce le distributeur, qui a et l’argent et le client. Il ne fait pas bon être TO depuis quelques années. Mais que se- rions-nous sans les TO ?
VG : Comment envisagez-vous la reprise ?
FP : tout le monde sur le pont ! Nous envisageons d’ouvrir plus tard le soir, peut-être le dimanche dans certaines villes. Cette reprise, espérée début mai, va être épuisante. Seront gagnants ceux qui respecteront nos clients com- muns. Il ne faut pas que les TO imaginent pouvoir doubler les prix, comme nous commençons parfois à le voir. Dans ce cas, nous y perdrions tous. Tous les contrats annulés à cause du Covid-19 l’ont été sans frais : arrêtez le chantage, aucun client n’est captif. Il suffit d’at- tendre 18 mois... z
Pascale Missoud
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