Page 29 - MOBILITES MAGAZINE n°37
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                  Opérateurs & réseaux
grands principes
 cahier des charges précis. En ne prenant que le cas du port du masque - qui devrait être obliga- toire - et de la distanciation, nous recommandons par exemple de focaliser les obligations sur le seul choix du masque.
En effet, dans l’état actuel des choses, notre profession n’aurait pas les moyens matériels et hu- mains de doubler les services pour mettre moins d’enfants dans les autocars quand toutes les écoles seront ouvertes, le 25 mai. Sans compter le surcoût important pour les collectivités. Reste que l’obli- gation du port du masque amène d’autres interrogations. Qui les fournira ?
Nous ne sommes pas aujourd’hui en mesure d’en distribuer en nom- bre aux voyageurs. Devrons-nous refuser un élève qui se présentera sans masque ? a l’aller ou au re- tour ? Quelle doit être la réaction d’un conducteur face à un passager sans masque ? Quid des plus jeunes enfants, à qui il semble illusoire de demander un port strict du masque, voire même la simple mise en œuvre des fameux gestes barrières ? Les questions qui se posent sont encore très nom- breuses...
: Le décret du 23 mars dernier qui concerne la
mise en œuvre de l’ensemble des services de transport dans le cadre du confinement obligatoire vous parait-il suffisant dans l’optique du 11 mai ?
J-SB : Pour l’instant, nous serions plutôt favorables à une prolonga- tion du décret du 23 mars. Mais là encore, il faut en discuter. Certains
points, comme par exemple l’in- terdiction de la vente des titres de transport dans le véhicule, doivent à notre sens être maintenus, il y a en revanche débat sur la montée par l’avant ou l’arrière. Certains syndicats ne sont pas favorables à la réouverture des portes avant, mais en termes de gestion des flux de passagers et de croise- ments dans le véhicule, cette ques- tion se pose légitimement.
Nous attendons en urgence des pouvoirs publics qu’ils nous donnent un cadre national clair avec de grands principes.
: Le transport routier de voyageurs est
depuis longtemps sous tension en matière de personnel de conduite. Par ailleurs, la pyramide des âges de ces mêmes conducteurs est assez élevée. Arriverez-vous à temps à les mobiliser tous pour un redémarrage - sans angoisse - à compter du 11 mai ?
J-SB : C’est en effet une des in- connues qu’il nous faut aujourd’hui aborder en vue de la reprise, même
partielle, de notre activité. a ce jour, nous ne savons pas réellement qui sera disponible le 11 mai. Qu’en est-il de ceux qui ont été malades ? Cette pyramide des âges assez élevée que vous évoquez ne sera- t-elle pas un facteur d’anxiété pour nos conducteurs ? Enfin, nous com- mençons à peine à quantifier un phénomène qui a vu une partie de nos conducteurs se tourner vers le transport routier de mar- chandises pendant les semaines qui viennent de s’écouler. Nous sommes pour l’instant face à un certain nombre d’inconnues. Ceci dit, pour veiller à la protection de nos salariés, nous avons en pré- paration un guide de bonnes pra- tiques qui sera mis au point avec les organisations syndicales avant le 11 mai, et ce, dès l’instant où l’Etat fournira des réponses à nos questions. a partir de ce guide, sachant que tous nos adhérents devront s’y conformer, nous pen- sons pouvoir rassurer nos conduc- teurs, et éviter ainsi d’éventuels recours à un droit de retrait, qui ne serait alors plus justifié. Globa- lement, nous sommes aujourd’hui dans un dialogue permanent avec nos partenaires sociaux, les dis- cussions sont constructives et vont bon train.
: Concernant toujours les conducteurs,
qu’en est-il de tous ceux qui, dans les deux mois écoulés, devaient se mettre en conformité en matière de formation continue et obligatoire ?
J-SB : Jean-Baptiste Djebbari a no- tifié à la Commission européenne la dérogation accordée par l’Etat
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 MoBiliTéS MagaziNe 37 - Mai 2020 - 29
  










































































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