Page 30 - MOBILITES MAGAZINE n°37
P. 30

                                Opérateurs & réseaux
   français pour assouplir les délais comme cela a été fait pour les contrôles techniques. Par ailleurs, pour la partie théorique des FCO, c’est-à-dire quatre des cinq jours requis, nous avons demandé à l’Etat de pouvoir se réaliser en ligne, ce qui nous donnera une certaine latitude.
: Ces nouveaux services sous contrainte sanitaire auront un coût,
qui va le payer ?
J-SB : L’ensemble des mesures en- visagées, c’est-à-dire les divers consommables que sont les masques, les gants et les gels hy- droalcooliques, mais aussi tout le matériel nécessaire et le temps utile à la désinfection quotidienne des autocars représentent en effet un très important surcoût que nos entreprises ne pourront pas sup- porter.
il faudra donc que ce coût soit pris en charge dans les contrats, au même titre d’ailleurs que les ob- jectifs de recettes inscrits dans les contrats de délégation de service public, qui ne pourront pas être atteints. Nous sommes toutefois assez confiants sur ces différents points, car les régions, qui sont nos principales donneuses d’ordres, ont parfaitement joué le jeu depuis le début de la crise et nous ont toujours soutenus.
: Un lissage des horaires de rentrée scolaire
est souvent évoqué en ce moment, êtes-vous en discussion avec le ministère de l’Education Nationale
à ce propos ?
J-SB : a vrai dire, si nous avons eu plusieurs discussions avec ce mi- nistère au tout début de la crise, notamment lorsqu’il a s’agit d’in- terdire tous les voyages scolaires, nous dialoguons aujourd’hui très peu. Quant à la mise en œuvre
d’un principe d’étalement des ren- trées en fonction des établisse- ments, ce système, qui n’est pas une mauvaise idée à longs termes, obligerait aujourd’hui à une modi- fication fondamentale de tous les plans de transport dans l’Hexagone. Une révolution en soi, que ne sou- haitent pas forcément nos autorités organisatrices, du moins dans la perspective du 11 mai à venir. Le délais seraient beaucoup trop courts pour une mise en application cohérente et sereine.
: Votre profession est une des plus touchées
par l’arrêt brutal du pays. Qu’elle est la situation de vos adhérents aujourd’hui ?
J-SB : Grâce au soutien des régions, et aux différentes mesures gou- vernementales de soutien à l’éco- nomie, les entreprises dont le chiffre d’affaires s’appuie majoritairement sur les activités conventionnées (transport scolaire, lignes régulières, TER routier, NDLR.) sont dans une situation délicate, mais elles ont bon espoir d’éviter toute catas-
trophe. En revanche, les opérateurs dont l’activité reposait principale- ment sur le tourisme ou les SLO* sont au bord du précipice. Nous demandons d’ailleurs à ce qu’elles puissent bénéficier des mesures qui seront consenties pour la sau- vegarde de l’industrie touristique, et que ces mesures soient prolon- gées pour elles jusqu’au printemps 2021, période à laquelle on peut seulement espérer un renouveau de cette activité.
: En résumé, à ce jour, qu’elle est votre
principale attente ?
J-SB : Nous attendons en urgence des pouvoirs publics qu’ils nous donnent un cadre national clair avec de grands principes. Ensuite, la FNTV, à travers l’ensemble de ses relais régionaux, pourra discuter et négocier les arbitrages néces- saires avant le 11 mai avec nos donneurs d’ordres.z
PROPOS RECUEILLIS LE 24 AVRIL 2020 PAR PIERRE COSSARD
*) Services librement organisés, les fameux Cars Macron.
  Mobilités
magazine
   Mobilités
magazine
  Mobilités
magazine
  Mobilités
magazine
  30 - MoBiliTéS MagaziNe 37 - Mai 2020
LE RÉALISME EN RÉGION
interrogé le 27 avril 2020 sur le site du
Point, Hervé Morin, président de la région
Normandie et ancien président de Régions
de France, s’est montré particulièrement
critique sur la gestion du pré-déconfine-
ment. Son point de vue sur le transport
scolaire notamment est révélateur du prin-
cipe de réalité qui caractérise à ce jour la
politique des collectivités locales en la
matière : « Sur les transports scolaires : on
voit bien que la distanciation sociale est
très compliquée. Il est impossible pour des
raisons financières, de capacité de trans-
ports et de manque de chauffeurs de doubler ou tripler le nombre de bus. La scolarisation doit être sur des groupes d’enfants restreints au minimum à la journée, sinon alternativement sur des demi-semaines. En effet, la scolarisation par demi-journée est impossible en milieu rural ou semi-rural compte tenu de cette contrainte et j’ajoute qu’elle me semble bien compliquée en milieu urbain si les parents travaillent. On les imagine mal déposer leurs enfants à 8 h 45 et les récupérer avant midi ! »... PC
Hervé Morin
 





















































   28   29   30   31   32