Page 40 - MOBILITES MAGAZINE n°37
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                 Technologies & innovations
    FERROVIAIRE/ Stratégie Alstom-Bombardier,
une fusion face à la mondialisat
C’est Bombardier qui est désormais visé par Alstom après l’échec du rapprochement avec Siemens. Une démarche qui, comme la précédente, passe par l’accord de la Direction de la Concurrence européenne attachée viscéralement à son dogme de « concurrence libre et non faussée ». Cette ligne politique sera-t-elle mise à mal ou - inversement - confortée, par le court-circuit qui affecte la mondialisation, et qui se nomme Covid-19 ?
  Bis repetita ? Pas vraiment puisque, cette fois, les rôles et les positions des deux
acteurs sont différents, voire même inversés. D’autant qu‘ils s’insèrent dans un contexte également très différent. Ce n’est plus le N°1 de l’industrie ferroviaire européenne qui acquiert le N°2, mais plutôt ce dernier qui achète le N°3. Dans ces conditions, c’est Alstom qui se trouve désormais à la manœuvre pour s’adjoindre la division ferro- viaire du groupe Bombardier.
Un groupe de taille mondiale, vé-
ritable emblème de la réussite in- dustrielle canadienne, mais qui s’est trouvé fragilisé par les déboires de l’aéronautique, son cœur de métier historique. Un groupe au sein duquel les bons résultats ré- currents des activités ferroviaires ont pu, en quelque sorte et au fil des années, servir de « bouche- trou » afin d’équilibrer les pertes toutes aussi récurrentes du secteur aviation. Un système qui n’a pas pour autant empêché l’accroisse- ment régulier de l’endettement global(1), et qui a touché également
1) Au dernier exercice 2018-2019, l’endettement total du groupe Bombardier avait atteint l’équivalent de
9,3 Mds€.
le cœur aéronautique du groupe avec la vente récente de la part de Bombardier dans Airbus Canada. Mais ce système de survie bon an mal an a atteint désormais ses li- mites. Aussi la dernière étape de cette évolution restait la vente du secteur ferroviaire. Ce qui devrait être fait et permettre un apport d’argent frais rien moins que consi- dérable, de l’ordre de 6 Mds€.
Une opportunité unique
L’opération a été officiellement annoncée le 17 février 2020 dans
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