Page 38 - MOBILITES MAGAZINE n°37
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                 Opérateurs & réseaux
 les grandes lignes aux heures de pointe. Les 95% devraient être atteints globalement, fin mai. Dans le transport scolaire, l’offre ne pourra suivre que le taux de dis- ponibilité des conducteurs. « Les régions dialoguent étroitement avec les communes, les DASEN (directeur académique des services de l'Éducation nationale) pour adap- ter l’offre de transport aux besoins locaux. Mais même si l’effectif des classes est divisé par deux, nous ne pourrons pas multiplier les ro- tations. Impossible non plus de découper la journée en deux. Nous recommandons d’en rester à un service le matin et un autre le soir. Dans tous les cas, nous de- vrons connaître les effectifs à transporter pour mettre les services qu’il faut en place le 11 mai ».
D’une manière générale, le trans- port public demande qu’on ne lui charge pas la barque le 11 mai, ni plus tard. Parce qu’ayant fonctionné jusqu’ici avec des capacités en matériel et en hommes plutôt ajus- tées, il ne peut faire plus.
L’appui des nouvelles mobilités
Même si la pression mise sur lui est forte. « Il faut réussir le dé- confinement. L’enjeu est de taille, explique par exemple Etienne Chauffour, à France Urbaine, cela signifie que le transport public doit être suffisant, malgré sa difficulté à redémarrer, pour éviter la ruée des Français sur leur voiture indi- viduelle, comme on a vu les Chinois le faire. L’habitude d’utiliser les transports publics se perd très vite*. Dans cet épisode délicat du déconfinement, ils vont avoir be- soin du renfort, apporté par toutes les mesures d’encouragement à se dé-confiner à vélo, en marchant ou en recourant à toutes les mo- bilités alternatives. Les pouvoirs publics vont devoir se positionner
Il faut réussir le déconfinement. L’enjeu est de
taille, cela signifie que le transport public doit être suffisant, malgré sa difficulté à redémarrer, pour éviter la ruée des Français sur leur voiture individuelle, comme on
a vu les Chinois le faire.
      Etienne Chauffour
sur des mix de modes de dépla- cements ».
C’est pour cela que la RATP, no- tamment pour lisser les heures de pointes, va réactiver son plan vers les nouvelles mobilités qu’elle avait déployé pendant les grèves sur les retraites.
C’est aussi pour cela que dans son ensemble, le transport public, plaide pour le maintien du télétravail à grand échelle, comme à l’époque du confinement.
Une de ses chances est que le transport public redémarre avec des plans de transports transfigurés par le confinement. Dans les villes, ils ont été concentrés sur les quar- tiers d’habitation et autour des
hôpitaux. Les lieux de travail, d’en- seignement, de commerce, de loi- sirs, vont rouvrir progressivement. Les grands générateurs de trafics comme les stades, les lieux de spectacle, les grands centres com- merciaux, aussi, peu à peu. C’est dans ces dosages, décidés par le gouvernement, que le transport public devra continuer de se faire entendre. Compte tenu de ses ca- pacités et de ses limites.z
HUBERT HEULOT
*David O’Neill, Kisio Services, a mesuré que pendant le confinement, tout natu- rellement, l’utilisation de la voiture a été privilégiée et que, pour un nombre évi- demment restreint de déplacement, les transports publics avaient perdu 10% de part modale.
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