Page 7 - MOBILITES MAGAZINE n°37
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                  tCRISE SANITAIRE/TRANSPORTS COLLECTIFS
         le président l’a dit : le 11 mai 2020 verra le début du déconfinement. le Premier ministre a tenu à le préciser : celui-ci sera très (très) progressif ! Derrière ces deux annonces se cache en fait une réalité complexe pour la mécanique de précision que sont les transports collectifs français. où, quand, mais surtout comment, telles sont les questions que se posent à n’en plus finir tous les acteurs du secteur...
L’annonce semble avoir surpris tout le monde, y compris les ministères directement concer-
nés, lorsque le 13 avril 2020, le président de la République Em- manuel Macron a annoncé aux Français confinés depuis un mois la date du 11 mai comme jour de libération. Problème, si stopper la machine par décret apparaît rela- tivement simple, une remise en route progressive s’avère bien plus complexe, surtout dans le respect de nouvelles mesures sanitaires articulées autour des fameux « gestes barrières », si pédagogi- quement promus ces dernières se- maines. Un premier exemple, celui de l’école, permet de juger de la complexité des problèmes à traiter en un temps record, alors qu’aucune véritable certitude n’existe à ce jour sur le vie et la mort du Covid- 19. Chacun l’a bien compris, la réou- verture des établissements scolaires a bien pour objectif premier de renvoyer les parents au travail. Personne ne sachant à ce jour quelle forme exacte, ni où, cette
réouverture devrait avoir lieu, il semble qu’ait aussi été oublié le fait que 4 millions d’élèves prennent chaque jour un mode de transport collectif (majoritairement des au- tocars) pour se rendre à l’école. Quelles organisations des services en cas d’écoles à temps partiel ? Quelles mesures sanitaires pour les conducteurs, les élèves trans- portés, les véhicules eux-mêmes ?
Quid des contrats en cours de re- nouvellement ? Comment organiser des services cohérents alors que certaines communes, et pas d’au- tres, refusent déjà la réouverture des écoles dont elles ont la res- ponsabilité ? Quelle sera justement la responsabilité des chefs d’en- treprises concernés en cas d’in- fection des salariés, ou des en- fants ? La liste est sans fin.
 On ne peut pas déconfiner de la même manière une région extrêmement rurale dans laquelle les habitants ont été très peu touchés et dans laquelle ils sont protégés par le fait qu'ils se rendent
en voiture au travail, et une région comme l'Ile-de-France
Valérie Pécresse, présidente d’IDFM et de la région Ile-de-France
 Mobilités Magazine 37 - Mai 2020 - 7
 Le casse-tête de la reprise
























































































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