Page 9 - MOBILITES MAGAZINE n°37
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                 tCRISE SANITAIRE/TRANSPORTS COLLECTIFS
              ILE-DE-FRANCE : UN MILLION DE VOYAGEURS, PAS PLUS
invitée de BFM Business le 21 avril 2020, Valérie Pécresse, présidente de la région ile-de-France et d’ile-de-France Mobilité, a confirmé ce que les plus avertis des observateurs savaient déjà, le déconfi- nement qui débutera le 11 mai prochain devra se faire très progressivement dans les transports en commun. Pour l’élue, « il faudra continuer à rationner les transports », et selon Valérie Pécresse, « Au maxi- mum, c'est un million de personnes seulement qui pourront se transporter le 11 mai dans des bonnes conditions de sécurité. Et pour cela, il faudra le port du masque obligatoire dans les transports en com- mun pour protéger ceux qui les prendront ».
« Mais il faudra aller au-delà », a-t-elle poursuivi
sur bFM business, « il faudra maintenir le télétravail
au moins jusqu'à l'été. Et il faudra, je le crois, de-
mander aux employeurs des attestations pour per-
mettre aux salariés de se déplacer à certaines heures de la journée, pour faire en sorte de lisser les heures de pointe ». Une logique emprunte de bon sens, née d’un constat simple : « On ne peut pas déconfiner de la même manière une région extrêmement rurale dans laquelle les habitants ont été très peu touchés et dans laquelle ils sont protégés par le fait qu'ils se rendent en voiture au travail, et une région comme l'Ile-de-France »... Quelques jours plus tard, le 24 avril, se fait jour une évolution dans le discours, cette fois du secrétaire d’etat aux transports, Jean-baptiste Djebbari et de la présidente de la RatP, Catherine guillouard. De concert, tous deux interviewés sur des radios diférentes, entendent obtenir un service égal à 70% de la normale en date du 11 mai. tout en précisant, pour Catherine guillouard, que « la distanciation sociale est infaisable » dans un réseau comme celui d’ile-de-France.
 Valérie Pécresse, présidente d’IDFM et de la région Ile-de-France.
   journée. La remise en route, dans de bonnes conditions, des trans- ports à l’échelle d’une telle agglo- mération consiste donc à résoudre une équation à multiples inconnues. autre problème, la peur de ce virus ayant été logiquement distillée dans la population ces dernières semaines, certains en viennent désormais à craindre un pragma- tique retour en grâce de l’automo- bile comme mode privilégié par ceux qui auront besoin de se dé- placer. Une logique idéologiquement insupportable pour beaucoup, qui en profite donc pour présenter le vélo (et divers autres modes dits « actifs ») comme une solution miracle et saine par rapport aux contraintes de cette pandémie. Mais une fois encore, une analyse un peu plus fine des contraintes
de ce mode révèle quelques failles dans le discours qui se fait jour...
On l’aura compris, si ce retour pro- gressif à la vie des transports col- lectifs est clairement identifié comme indispensable à la survie économique du pays, il pose une multitude de questions dignes du plus complexe des casse-têtes. Ce numéro particulier de Mobilités Magazine n’a certainement pas la prétention de les aborder toutes, mais il se propose de mettre en lumière un certain nombre des plus pertinentes d’entre elles, à travers divers angles d’analyse et de nom- breux témoignages, mais surtout à l’aune de ce qui est aujourd’hui connu des choix politiques de l’exé- cutif... z
PIERRE COSSARD
Mobilités Magazine 37 - Mai 2020 - 9





















































































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