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Politiques & institutions
Cependant, l’objectif premier du Schéma Directeur de la ligne POLT est plutôt de retrouver les perfor- mances préexistantes de la ligne tout en étoffant significativement l’offre de transport. Il s’agit ainsi de proposer une durée de trajet Paris-Limoges en 2 h 50 ou en 2 h 55 selon le nombre d’arrêts (137,1 à 141,6 km/h) et un trajet Paris-Limoges-Toulouse en six heures (119 km/h). Avec un en- semble de onze ou treize allers- retours de Paris à Limoges et de sept ou huit de Paris à Toulouse. Côté matériels roulants, comme prévu également sur Paris-Cler- mont-Ferrand et sur la Transversale Sud Bordeaux-Toulouse-Marseille, ce sont les rames Confort 200 (420 places, vitesse maximale de 200 km/h, coupables en unités
multiples) du constructeur espagnol CAF qui remplaceront les BB 26000 et les voitures Corail. Avec une pre- mière commande de 28 unités en tranche ferme et qui seraient livrées de 2023 à 2025. Auxquelles s’ajou- teraient à terme 75 autres unités en option couvrant l’ensemble des lignes concernées.
Toutefois, les enjeux des relations ferroviaires entre Toulouse et Paris vont au-delà de la seule remise à niveau de la ligne POLT puisque Toulouse, la seule grande agglo- mération française encore non des- servie par une ligne à grande vi- tesse, reste en l’attente d’une ligne nouvelle. En dépit du gain de temps de trajet apporté par les retombées de la LGV Sud Europe Atlantique, qui a mis, via Bordeaux, Paris à 4 h 08 de Toulouse. Avec un rapide
succès puisque cette relation a dépassé le million de voyageurs annuels, moins d’un an après sa mise en service (+60% d’augmen- tation). Toutefois le passage au seuil symbolique des trois heures de trajet, qui reste le seul à pouvoir relever le défi aérien dans la ville d’Airbus, ne pourrait être franchi qu’avec la construction d’une
MULTIPLES ITINÉRAIRES HISTORIQUES ET TARDIVE LIAISON DIRECTE PARIS-TOULOUSE
Le premier itinéraire ferroviaire à relier Paris et Tou- louse passait par Bordeaux. Comme, plus d’un siècle et demi après, les actuelles liaisons TGV et la future Ligne à Grande Vitesse dite GPSO (Grand Projet du Sud-Ouest) ! En effet, c’est en 1856 que la « Compa- gnie des Chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne » des frères Pereire, ouvre la section Bor- deaux-Montauban-Toulouse de son axe structurant Bordeaux-Toulouse-Narbonne-Béziers-Cette(1), la ligne dite « Océan Méditerranée ». Ainsi, trois ans après l’achèvement de la ligne Paris-Orléans-Tours-Poitiers- Angoulême-Bordeaux du réseau du «Chemin de fer Paris-Orléans» (P.O.), la capitale était enfin reliée à la Ville rose.
La création par le P.O. d’un itinéraire Paris-Toulouse plus direct fut aussi longue que fastidieuse, voire même hasardeuse. En 1869, au delà de Limoges, le trajet passait par Périgueux, Agen et Montauban ou de Périgueux via Brive, Figeac et Capdenac au prix
1) C’est l’orthographe officielle de la ville de Sète jusqu’en 1927.
2) Tronc commun de la Dorsale pyrénéenne et du Transpyrénéen Occidental électrifiés de 1924 à 1928. Le réseau du Midi commença avant 1914 ses électrifications en courant 12 kV 16 1/3 alternatif sur la Dorsale avant que l’État n’impose le 1,5 kV continu en 1920. Le projet d’électrification de la difficile ligne Toulouse- Auch esquissé par le réseau du Midi ne pourra pas se concrétiser en raison de la crise de 1930 puis de la fusion entre le P.O et le Midi.
d’un long détour par les lignes dites aujourd’hui du « Quart Nord-est toulousain », un héritage des conces- sions de l’éphémère réseau du « Grand Centra ».
En 1875, la construction de la ligne Limoges-Brive donne enfin l’avantage à cet itinéraire, bien avant que la réalisation de la section Brive-Cahors-Mon- tauban, qui boucle un itinéraire plus direct associant le P.O. et le Midi, ne soit concrétisée en 1890.
Ce qui donne naissance à ce qu’on appelle aujourd’hui la ligne POLT, comme Paris-Orléans-Limoges-Tou- louse.
L’étoile ferroviaire toulousaine a été l’une des pion- nières de l’électrification ferroviaire en France. Puisque dès 1924 la section Toulouse-Portet Saint- Simon(2) est équipée, la ligne Montauban-Toulouse- Sète étant équipée en 1935, et l’ensemble de la ligne POLT est électrifié par étapes jusqu’en 1942-1943. Mais il faudra quand même attendre 1980 pour que l’axe Bordeaux-Montauban le soit enfin...
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