Page 28 - MOBILITES MAGAZINE N°48
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 Politique & institutions
    EUROPE/Ferroviaire
Des axes pour desservir les E
La réalité des déplacements se moque des frontières des États qui traversent les agglomérations. Et si une volonté politique se manifeste, il existe ici de vastes perspectives ouvertes au développement du transport public. Notamment au profit du mode ferroviaire en raison des nécessités distances-temps et des thromboses récurrentes des réseaux routiers. Le train est-il l’avenir des Euro-Régions ?
   L es Euro-Régions unissant la France et ses voisines exis- tent de fait, mais elles sont
modelées par les déplacements en automobiles qui totalisent 90 % des flux quotidiens dans l’ensemble
(1)
des zones concernées . Aussi, on
se trouve en face d’un véritable marché à conquérir pour les trans- ports publics, notamment ferro- viaires. Ou plutôt à reconquérir en raison de la régression des infra- structures (voir encadré). Alors qu’autoroutes et voies express ont pu tisser en quelques décennies un réseau dense et efficace. Un réseau qui se trouve, à l’instar de toutes les infrastructures routières, finalement rattrapé par des satu- rations récurrentes... qui incitent à encore le développer !
En dépit des récentes proclama- tions européennes sur la volonté de promouvoir des déplacements écologiquement corrects et de mettre le rail en avant, année 2021 dédiée à l’appui, les faits sont têtus. D’autant qu’il persiste une difficulté à mesurer la réalité de l’ampleur et les impacts des flux transfrontaliers qui sont globale- ment marqués par de courtes et moyennes distances.
Les plus visibles restent les dépla- cements pendulaires réguliers de type domicile-travail/études. Ce sont ceux qui peuvent intéresser prioritairement les transports publics en raison de cette régularité. Même si l’existence d’une offre « passe frontière » dense et constante, qu’elle soit urbaine ou ferroviaire,
peut également attirer la clientèle
des déplacements occasionnels de
(2) type touristique ou commercial .
Hégémonie automobile
Les déplacements transfrontaliers quotidiens domicile-travail/étude totaliseraient plus de 400 000 per- sonnes allant de la France vers les régions étrangères voisines, les flux inverses étant beaucoup moins élevés.
Dans cet ensemble, la part de la voiture est donc hégémonique avec près de 90 % de part mo- dale, le train regroupant toutefois plus des trois-quarts des pourcen- tages restants. Au total il existe aujourd’hui 25 lignes ferroviaires classiques transfrontalières, plus la ligne de tram-train Sarrebruck-Sar-
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