Page 34 - MOBILITES MAGAZINE N°13
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 missionnée en Bretagne et dans les Pays de la Loire le lendemain de l’annonce de la décision du gouvernement, a annoncé un plan dans les six mois. Les deux régions plaident depuis, logiquement, d’abord pour que leur accessibilité soit améliorée à la hauteur de ce qu’il en aurait été, selon elles, grâce au nouvel aéroport.
Sur le plan de l’accessibilité aérienne, la Bretagne veut voir renforcer l’aé- roport de Rennes. Pour les Pays de la Loire, le plan à venir, devra améliorer celui, actuel de Nantes. Sa modernisation a été chiffrée à 460 millions d’euros, par les mêmes experts. Dans une résolution votée le 12 février à Nantes, La région, les départements, les grandes ag- glomérations, réunis en un « Par- lement des territoires » ont insisté sur le sujet. Le réaménagement de l’aéroport de Nantes-Atlantique suppose des mesures limitant les nuisances sonores ou « des com- pensations exemplaires pour les riverains, en particulier les habitants de Saint-Aignan-de Grand-Lieu », commune vers laquelle doivent être allongées les pistes. ils de- mandent également qu’une « mise en réseau » des aéroports de l’Ouest soit détaillée et inscrite dans un calendrier précis. Parmi eux, notamment celui d’Angers. Mais ils ne précisent pas quelle forme cela pourrait prendre.
Les liaisons avec Paris revisitées
La desserte de l’aéroport actuel est, aussi, selon eux, à renforcer : routière, ferroviaire et par un tram- way vers le centre de Nantes. un nouveau franchissement de la Loire doit aussi être prévu pour soulager le périphérique nantais saturé. Ce- lui-ci figurait dans les plans pour Notre-Dame-des-Landes, mais à l’intention, cette fois des passagers venus de Sud de Nantes, notam-
« Nous ne dressons pas une liste de courses, nous voulons un nouveau plan d’avenir pour notre région ».
Christelle Morançais, présidente du conseil régional des Pays de la Loire.
ment de la Vendée. En dehors de la question aérienne proprement dite, les deux régions demandent à nouveau des opérations de « désenclavement ». Ce qui a per- mis, par exemple, à Elisabeth Borne, lors de sa visite en Bretagne, de reparler de la N 164, l’axe routier central régional, pas encore ter- miné, même si la promesse re- montait au Général de Gaulle. Mais c’est surtout sur la desserte ferro- viaire que les deux régions tentent de se faire entendre. Elles y ont été incitées par Edouard Philippe. « Renforcer les liaisons ferroviaires entre Nantes et les aéroports pa- risiens », avait suggéré le Premier ministre. La vieille revendication d’améliorer plus vite le barreau- Sud de la région parisienne refait surface. C’est à son passage, ralenti, que les trains venant de l’Ouest perdent du temps vers le reste de la France, Nord, Sud, Est. Les Pays de la Loire demandent donc de « renforcer la fréquence des trains, la qualité, la robustesse ainsi que la connexion aux aéroports pari- siens de la ligne Nantes-Angers- Le Mans-Paris ».
Dragage du port et couverture de téléphonie mobile
Au-delà de ses liaisons avec Paris, l’Ouest plaide pour sa propre éco- nomie. Cela passe par d’autres pro- jets ferroviaires. il veut renforcer la liaison Nantes-Rennes. Mais aussi que l’Etat se penche sur d’autres dossiers, non ferroviaires. Ainsi du port de Nantes-Saint-Nazaire. Alors que c’est un port d’Etat, la région des Pays de la Loire l’estime négligé par lui jusque dans des factures importantes qu’il renâcle à acquitter comme celles du dragage. Les de- mandes peuvent donc se faire très concrètes.
Les deux régions demandent un plus grand soutien de l’Etat pour leur enseignement supérieur et la recherche et l’innovation, pour leur transition énergétique et écolo- gique. Notamment autour de la reconversion de la centrale ther- mique de Cordemais dans l’estuaire de la Loire. Elles insistent aussi sur leur transition numérique. Elles ré- clament un coup de pouce de l’Etat sur le très haut débit, leur équipe- ment en fibre optique et la cou- verture en téléphonie mobile. L’heure est donc bien pour l’Ouest de discuter « compensations » sonnantes et trébuchantes.
Le 12 février, Christelle Morançais, présidente du conseil régional des Pays de la Loire, a mis en scène ce moment en réunissant un « Parle- ment des territoires ». « Nous ne dressons pas une liste de courses, nous voulons un nouveau plan d’avenir pour notre région », a-t- elle précisé.
La bonne nouvelle, c’est qu’il est sûr de voir le jour. Son ampleur va être scrutée. Et en filigrane, le vi- sage qui va être donné par le gou- vernement à une forme de déve- loppement économique, en même temps plus écologique. z
hubert heulot
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