Page 12 - MOBILITES MAGAZINE N°38
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 billets à bord - plutôt que de se li- miter à les contrôler - en mainte- nant ainsi une présence humaine dans les trains sans doute plus utile qu’en gare ?
Vers le retour d’une simplicité mieux organisée ? Mais le vrai potentiel d’optimisation est sans doute à rechercher du côté du matériel roulant, véritable « capital sur roues » encore trop peu considéré comme tel par les AOM. Sur le plan de l’optimum in-
Chez nos voisins européens est à cet égard instructif. Outre- Manche par exemple, une ligne ferroviaire secondaire telle que Plymouth- Gunnislake dans le sud-ouest de l’Angleterre, qui traverse pourtant des zones peu denses.
dustriel, l’outil de travail devrait être utilisé au maximum. Pourtant, combien de Régions ont-elles fi- nancé des rames TER rutilantes pour ne les faire tourner que quatre heures par jour ? Combien d’au- tocars n’assurent-ils qu’un circuit scolaire matin et soir ? Si le coût global du transport peut ainsi être réduit au prix d’un service limité à la portion congrue, le coût kilo- métrique moyen est exorbitant. Cette situation, absurde, l’est de plus en plus à mesure que la fré-
quentation s’étale tout au long de la journée. un coup d’œil chez nos voisins européens est à cet égard instructif. Outre-Manche par exem- ple, une ligne ferroviaire secondaire telle que Plymouth-Gunnislake dans le sud-ouest de l’Angleterre, qui traverse pourtant des zones peu denses, est des plus optimi- sées : une seule rame effectue des allers-retours toute la journée, de 5h00 à 23h00, avec des temps de retournement particulièrement brefs (descendant jusqu’à 3 mi- nutes).
De la même façon, pourquoi l’uti- lisation des couloirs de bus des agglomérations par les autocars régionaux n’est-elle pas générali- sée ? Pourquoi certains temps d’ar- rêts ferroviaires sont-ils exagéré- ment longs dès lors qu’il n’existe aucune contrainte technique ? Dans les réseaux urbains, pourquoi ne pas dissuader davantage la vente de titres unitaires par le conducteur si consommatrice de temps ? L’en- jeu est d’importance : réduire les temps de parcours pour optimiser les roulements et, au final, gagner de précieuses « unités d’œuvre » (véhicules et conducteurs) et leur cortège de coûts associés... Dans le même ordre d’idée, il y aurait tellement à gagner à mieux éche- lonner les heures d’ouverture des écoles pour permettre l’enchaîne- ment des services scolaires, plutôt que de déployer une importante quantité de moyens (humains et matériels) sur des créneaux ho- raires concentrés...
À ce titre, l’étalement des pointes déjà observé et rendu nécessaire pour cause de distanciation imposée par le Covid-19 pourrait bien consti- tuer un déclic salutaire pour aug- menter l’offre à moindre coût. z
ERWAN TERRILLON CONSULTANT EN MARKETING DES
TRANSPORTS ET DE LA MOBILITÉ, OMNIBÜS CONSEIL
       12 - MOBILITÉS MAGAZINE 38 - Juin 2020
  























































































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