Page 62 - Voyages & Groupe N°3
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L’abbaye de Reigny offre l
>France Yonne. Dans un havre de paix, perdue au milieu de nulle part, l’ancienne abbaye cistercienne de Reigny a conservé de précieux vestiges de son passé. La visite, entre bâtiments monastiques et parc de 14 hectares, ne manque pas de charme. Les
groupes peuvent aussi s’y restaurer. Pas y dormir. Mais à partir du 29 avril, les propriétaires ouvriront à deux kilomètres de là un hébergement qui leur sera exclusivement dédié.
Radioscopie
Si l’on nous avait dit, le jour de notre mariage, que nous allions vivre une exis- tence d’aventuriers, que nous abandonnerions une vie confor- table de citadins pour plonger dans une aventure enracinée dans l’histoire qui nous attendait à 200 km au Sud de Paris.... ». Une aventure pour réveiller une belle endormie : l’abbaye de Rei- gny, reçue en héritage des pa- rents de Louis-Marie Mauvais, qui depuis 2005, avec son épouse Béatrice, œuvrent à la restaura- tion de ce lieu fondé en 1128 par l’abbé Etienne de Toucy, sous
l’autorité de Bernard de Clairvaux.
Demeure familiale
Située dans l’Yonne, entre Ver- menton et Lucy-sur-Cure (à moins de 30 km au sud d’Auxerre), l’ab- baye de Reigny connaîtra un dé- veloppement important au Moyen-âge, comptant jusqu’à 300 moines. Les travaux de construction seront poursuivis pendant la seconde moitié du XIIe siècle. L’édi cation, vers 1300, du réfectoire actuel marquera ce- pendant la n de l’expansion. Avec le XIVe siècle et la Guerre de Cent ans, ce sera le début des di cultés. Le temps des pre- mières destructions. Le monas- tère est pillé, incendié, et l’abbaye se retrouve lourdement endettée. Au XVIe siècle, elle est ruinée et les guerres de religion viendront renforcer son déclin. Des bâti-
ments seront détruits ou forte- ment endommagés. Il faudra at- tendre le XVIIIe siècle pour que le site retrouve une apparence de prospérité. Mais, la Révolution viendra y mettre un terme. Les biens sont dispersés aux en- chères, les bâtiments vendus, ils passeront dans di érentes mains jusqu’à ce que Léon Leblanc-Du- vernoy en hérite en 1917. L’en- semble est alors dans un état déplorable, mais le nouveau pro- priétaire le sortira de la ruine. En 1920, la salle capitulaire (la salle des moines), le réfectoire ou encore le colombier sont clas- sés au titre des monuments his- toriques. Des travaux de restau- ration s’engagent. En 1940, un industriel parisien rachète l’ab- baye, et ce sont ses descendants qui la revendront aux parents de
zL’abbaye de Reigny constitue un grand ensemble architectural monastique, entre forêt, vignes et champs de blés. Même si certains bâtiments ont été détruits ou transformés, les éléments architecturaux conservés permettent aujourd’hui d’avoir une idée précise de ce que fut cette abbaye cistercienne.
Louis Marie Mauvais en 1988. «Alamortdemonpèreen2004, j’hérite de ce bien, et le 9 juillet 2005 exactement, et pour la pre- mière fois de sa longue histoire , le site ouvre au public », raconte Louis-Marie Beauvais. Au- jourd’hui, Reigny a perdu sa fonc- tion religieuse pour devenir une demeure familiale habitée tout au long de l’année, qui ouvre ses portes au public, et notam- ment aux groupes auxquels est proposée une visite guidée d’une heure environ. Dans un havre de paix. Dans une pureté architec- turale cistercienne.
Visite monacale
Au programme : l’ancienne salle des moines, le réfectoire, le cel- lier, le cloître, le colombier, avant une promenade libre dans le parc
62 - VOYAGES & GROUPE 03 - AVRIL 2017