Page 63 - Voyages & Groupe N°3
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Radioscopie
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de 14 hectares. « En guise d’in- troduction, nous évoquons bien sûr l’histoire du site », explique Louis-Marie Mauvais, qui entraîne ensuite le groupe dans la salle des moines aujourd’hui trans- formée en salons d’accueil où crépite un feu de cheminée. Le scriptorium est devenu une salle de jeux, tandis qu’un escalier monumental a pris place là où se trouvait autrefois le chau oir des moines. Une maquette per- met d’ailleurs de bien visualiser le site au temps de son faste, avant de remarquer juste en face une originale chaise à porteurs dont la décoration évoque les quatre saisons. Franchissant en- suite la large porte donnant sur le parc, passant devant l’empla- cement où furent édi ées deux églises, aujourd’hui détruites,
voici le cellier (un sol chau ant y a été aménagé). C’est l’ancien garde manger des moines, situé juste à côté de la forêt de Reigny. Dans le renforcement : une petite chapelle, « l’occasion ici d’évo- quer la vie monastique », dit Louis-Marie Beauvais. De retour à l’extérieur, une allée sépare d’un côté quelques vestiges la- pidaires exposés, de l’autre le cloître. Espace de méditation qui unissait les di érents bâtiments conventuels. Au centre : un bassin alimenté par les eaux de l’Abîme comme le puits qui faisait o ce de lavabo. Au bout de l’allée, les visiteurs font face à un bâtiment moderne bien intégré dans l’en- vironnement, dont l’entrée mène au réfectoire, haut de 9,50m. « Au côté de Reigny, seules trois autres abbayes cisterciennes en
1 Le réfectoire de Reigny fut re- construit au XIIIe siècle.
2L’emplacement du cloître avec sa fontaine centrale. C’était le cœur même de l’abbaye autour duquel s’organisait toute la vie monastique.
France ont conservé leur réfectoire gothique, Aiguebelle, Noirlac et Royaumont, souligne Louis-Marie Mauvais. Toute la beauté de cet espace tient dans la légèreté de ses voûtes et dans l’élégance de ses proportions ». La salle, com- posée de six travées est divisée en deux nefs par une rangée de cinq colonnes surmontés de cha- piteaux nus. Dix clefs de voûtes, bien conservées, sont sculptées d’un motif de feuillage ou de fleurs, à chaque fois di érent et présentant des traces de poly- chromie d’origine. La lumière, elle, pénètre dans le réfectoire par sept larges baies. « Durant l’été 2004, le sol a été restauré et couvert d’un béton teinté de rouge dans la masse a n de rap- peler les carreaux de terre cuite utilisés à l’origine, tandis qu’un
VOYAGES & GROUPE 03 - AVRIL 2017 - 63