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La billettique au service des usagers
carte. De plus, grâce au post paiement, ils sont facturés à l’utilisation réelle des services », précise Laurent Calvalido. En 2024, il est prévu de déployer un nouveau système billettique. Celui-ci verra la mise en place d’un valideur « tout
en un », en lieu et place des deux actuels présents dans les véhicules. La future solution intègrera aussi un système de QR Code pour la lecture des titres de transport d’autres autorités organisatrices. « Il sera aussi possible de valider avec son téléphone mobile et de recharger les abonnements par ce moyen ». Dans cette évolution du MaaS, Dijon métropole prévoit de créer un compte client unique, acces- sible avec un seul identifiant et un seul mot de pass. « Ce compte client permettra d’accéder très simplement à tous les ser- vices de mobilité ». Tout comme l’opérateur s’appuiera sur un back office intégrant l’ensemble des modes. Toujours dans l’es- prit de faciliter la vie des usagers, la bil- lettique a contribué à la création de bou- tiques en ligne. Annecy a franchi ce pas il y a un an. « Cela évite de se déplacer en agence pour effectuer les achats ou re- charger les abonnements », note Chris- tophe Babé. « Dans la relation-client, la billettique est un grand plus ».
Exploitation optimisée
Cette technologie est également (et sur- tout) au service des opérateurs en leur fournissant des outils de mesure perfor- mants utilisés pour optimiser l’exploitation des réseaux. Grâce aux remontées d’in- formations, les transporteurs ont une connaissance fine de la pratique de leurs clients. A la fois, par ligne, par station, par créneau horaire. A Dijon, Keolis a créé une direction « marketing, intermodalité et communication » chargée du suivi de l’en- semble de l’offre, de la fréquentation, de la gestion des différents modes, y compris
ceux de ses deux sub-délégataires : Cycleo et EFFIA. « Nos équipes marketing agrègent l’ensemble des données pour étudier la progression des différents services de mobilité, celle des nouvelles gammes tari- faires et les pratiques multimodales ». Cette technologie est donc un outil puis- sant pour améliorer l’offre, la calibrer et la cibler sur les besoins de mobilité. Tout comme il est possible de créer des alertes pour signaler les pics de fréquentation. Mais pas seulement. « Les données nous permettent, entre autres, d’étayer notre discours quand un maire nous demande d’augmenter la desserte de sa commune alors que la fréquentation n’est pas très élevée », note Franck Mesclier. A Belfort, la billettique est couplée à un système d’aide à l’exploitation (SAE). « C’est très utile pour répondre aux réclamations. Grâce à la géolocalisation des véhicules, nous sommes en mesure de savoir si un bus est passé à l’heure ou pas », poursuit le responsable. Autre avantage non négli- geable de la billettique : la lutte contre la
fraude. Grâce aux remontées d’informa- tions, les exploitants identifient les cré- neaux horaires et les secteurs où la fraude est importante. Ce qui donne lieu ensuite à la mise en œuvre de plans d’actions ciblés pour lutter contre ce phénomène. Pour disposer encore plus d’éléments, les opérateurs de mobilité s’équipent en plus de systèmes de comptage des voyageurs. Christophe Babé explique « qu’en fin de journée, nous savons combien de per- sonnes ont été contrôlées, combien étaient en règle, avaient un titre valide mais non validé ou un titre non valide ou pas de titre ». A Annecy, le paiement des amendes peut s’effectuer par carte bancaire. Pour proposer cette fonctionnalité, la SIBRA a dû recourir à deux prestataires externes pour que les contrôleurs puissent lire les titres de transport et éditer les PV. « Avec la billettique, nous sommes allés au bout de la digitalisation car tout est enregistré en temps réel et nous n’avons pas besoin de ressaisir les données », apprécie Chris- tophe Babé. Christine Cabiron
MOBILITÉS MAGAZINE 67 - AVRIL 2023 17
Christophe Babé, directeur de la SIBRA