Page 34 - MOBILITES MAGAZINE N°44
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 Opérateurs & réseaux
  LA GRANDE CEINTURE, BASE INCONTOURNABLE DES GRANDS PROJETS DE TRAMS-TRAINS
Le choix des lignes T11, T12 et T13 du tram-train francilien a eu pour effet de clore un débat récurrent depuis de nom- breuses années. Qui portait sur les possibilités de réouverture aux trains de voyageurs de la ligne de Grande Ceinture, la G.C. selon sa dénomination SNCF.
Cette ligne circulaire interne à l’Île-de-France a été construite par étapes de 1877 à 1928(1) et est alors exploitée - comme la Petite Ceinture parisienne - par le « Syndicat des Ceintures », émanation des grands réseaux ferrés. Elle se développe sur 156 km (tous itinéraires réunis) en grande périphérie parisienne en formant une grande boucle depuis Versailles- Chantiers jusqu’à... Versailles-Chantiers ! Le trafic des voya- geurs a été supprimé en 1939 sur l’essentiel du parcours. Il ne subsiste plus que sur les sections Massy-Palaiseau-Ver- sailles-Chantiers (15 km), Juvisy-Massy-Palaiseau (14 km) et Orly-Massy-Palaiseau (16 km), sections devenues au fil du temps des branches du tentaculaire RER C.
Aux services RER et aux trains de fret s’ajoute la circulation des TGV dits « inter-secteurs » (les relations à grande vitesse passe-Paris) qui relient les LGV Atlantique et Sud- Europe Atlantique aux LGV Nord, Est et Sud-Est en em- pruntant au sud la Grande Ceinture de Massy-Palaiseau jusqu’à Valenton.
Durant des décennies, la G.C. a été très fortement utilisée pour le transit fret avec la desserte des grands triages d’Achères, du Bourget et de Villeneuve-Saint-Georges. D’ailleurs l’importance de ce trafic a été l’objection principale
et récurrente de la SNCF face aux demandes de réouverture
de sections de la ligne aux trains de voyageurs, un refus lié
(2) à la saturation des infrastructures .
Ce qui en son temps avait fait renoncer au projet LUTECE élaboré dans le cadre du Schéma directeur de la Région Île- de-France (SDRIF) de 1994. Un projet dont les origines re- montent aux études réalisées par l’IAURIF (Institut d’Amé- nagement et d’Urbanisme de la Région Île-de-France) durant les années 1990 et qui préconisait de créer quatre « tangentielles » qui auraient en majeure partie été installées sur la ligne de Grande Ceinture. La seule opération réalisée en 2004 sera la réouverture de la section Noisy-le-Roi - Saint-Nom-la-Bretèche - Saint-Germain-Grande Ceinture (10,5 km) sur une partie de ce qui devait devenir à terme la Tangentielle Ouest.
Si le principe géographique des tangentielles a subsisté avec les lignes T11, T12 et T13, l’évolution vers le tram-train nous éloigne considérablement des principes précédemment mis en avant et qui imaginaient ces tangentielles comme une réplique en rocade du réseau radial du Transilien SNCF. C’est ce qui explique l’installation du tram-train d’Épinay au Bourget au Nord-Est de la G.C. et son irruption prochaine à l’Ouest et au Sud de la ligne.
Les historiens du rail pourraient y voir les lointains descendants de ces « trains légers » lancés en 1889 sur la G.C. sur le modèle des « trains-tramways » de la Compagnie du Chemin
(3)
de Fer du Nord . Encore des histoires de dénominations...
1) La dernière d’entre elles est sa partie Est la Grande Ceinture Complémentaire (G.C.C.). Construite en 1928 sur la base d’un nouvel itinéraire de 21 km entre Noisy-le-Sec et Sucy-Bonneuil afin d’éviter d’emprunter les voies de la ligne Paris-Mulhouse de Noisy-le-Sec à Bry-sur-Marne et de la Ligne de Vincennes (l’actuel RER A) entre Champigny et Sucy- Bonneuil. L’autre « itinéraire bis » est celui de la
« Grande Ceinture Stratégique entre Choisy-le-Roi et
Massy-Verrières (16 km).
2) Aujourd’hui la pression du fret est considérablement
amoindrie même sur les sections les plus chargées. Au nord et à l’est de la ligne on totalise de 33 à
72 circulations fret en moyenne journalière contre jusqu’à 200 il y a vingt ans. Et le trafic fret a cessé en 1990 sur la G.C. Ouest (Saint-Cyr-l’École-Achères) remplacée par l’itinéraire Versailles-Plaisir-Grignon- Épône-Mézières.
3) De 1888 à 1914, ces trains-tramway reliaient La Plaine-Saint Denis et Pantin plus une antenne vers Saint-Ouen-les-Docks avec des automotrices à vapeur.
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