Page 32 - MOBILITES MAGAZINE N°44
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 Opérateurs & réseaux
   FERROVIAIRE/Ile-de-France
  Le tram-train francilien avan pas à pas sur sa future grand
  Du Bourget à Épinay, le tram-train roule déjà depuis trois ans en attendant impatiemment d’aller plus loin vers l’Ouest et vers le Sud. Tandis que d’Évry à Massy et de Saint-Germain-en-Laye à Saint-Cyr- l’École, les chantiers avancent. La grande (demie) Rocade du tram-train francilien prend forme. Un réseau de banlieues à banlieues qui, en brisant le centralisme structurel existant tant en matière d’offre que d’infrastructures, devrait d’ici deux ans permettre au transport public de conquérir de nouveaux territoires en Île-de-France.
L a comparaison culinaire peut sembler hardie, mais on a parfois l’impression que le tram-train c’est comme les pâtes, ça peut donc se « cuisiner » de très nombreuses façons. Qu’il s’agisse du tramway suburbain, du tramway périurbain, du tramway régional qui peuvent être créés sur des emprises ferroviaires existantes(1), sans oublier bien évidemment le tram-train que l’on pourrait qualifier de « générique », la copie stricte- ment conforme du modèle histo- rique de Karlsruhe, toutes les re-
cettes sont ici possibles.
En Île-de-France il semblerait aussi que tous ces modèles, ou même seulement certains de leurs aspects, puissent coexister. À tel point que chacune des lignes existantes (T4 et T11) ou celles qui sont en construction (T12 et T13) possèdent
tout ou partie des caractéristiques qui sont liées à ces différentes options. Et pourtant, toutes se trouvent revêtues du même label
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tram-train . Qui est devenu désor-
mais « tramway express » dans la large panoplie modale des réseaux d’Île-de-France Mobilités.
En Île-de-France, pas
de tram-train ni de train- tram mais un tram express Ces questions de dénominations sont loin d’être anodines, puis- qu’elles peuvent correspondre à des caractéristiques techniques ou d’exploitation précises. Mais aussi parce que dès le lancement du débat sur les opportunités offertes par la solution tram-train au tour- nant des années 2000, une polé- mique sur le vocabulaire à utiliser s’était d’emblée engagée entre le
N
Ligne Epinay/ Le Bourget
GART (Groupement des Autorités Responsables de Transport) et la SNCF. Le GART, fort de sa récente étude approfondie sur le sujet( 3), mettait en avant le concept de « tram-train » tandis que la SNCF penchait fortement sur celui de « train-tram », telle une réminis- cence modernisée des anciens « trains-tramways » du réseau du Nord(4). Il convient cependant de préciser que cela n’était pas une simple question de vocabulaire, mais que cette querelle sémantique recouvrait des divergences de fond entre les démarches théoriques respectives des deux acteurs. Des démarches qui se présentaient comme à l’inverse l’une de l’autre, puisque le GART affichait l’ambition de sortir le tramway de ses limites urbaines, alors que la SNCF voulait faire entrer le train en ville. Quitte
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