Page 7 - MOBILITES MAGAZINE N°44
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  tAGGLOMÉRATION / Evolution un peu à la traîne
matière de transition
Les petites agglomérations sont un peu à la traîne en matière
de mobilité durable. En cause : la prédominance de l’usage de la voiture dans ces collectivités où il est facile de circuler et de stationner. Difficile dans ce contexte de s’emparer de la transition écologique et des modes alternatifs pour impulser le report modal.
        Toutes les collectivités, quelle que soit leur taille, ont l’am- bition d’engager leur territoire
dans la transition énergétique. La raison:limiterlesimpactssurl’en- vironnement et répondre à une demande sociétale de la part des populations de plus en plus sensi- bilisées au changement climatique. Si les grandes métropoles ont amorcé ce virage en développant l’offre de transport public, les plus petites ont plus de difficultés à jouer cette carte. D’une part car les transports collectifs (très consom- mateurs de budgets) sont moins efficients dans ces territoires où les distances à parcourir sont courtes. D’autre part, car les condi- tions de circulation en voiture et de stationnement sont beaucoup plus favorables à l’utilisation de ce mode individuel. « Le combat est à armes inégales », constate Bruno Cordier, directeur du bureau d’études Ardetec, spécialisé dans les alter- natives de déplacement. Ce cabinet a réalisé en 2009 une étude auprès de 37 villes moyennes pour le compte de l’association Qualité Mobilité. La méthodologie a consisté
Bruno Cordier, directeur du bureau d’études Ardetec, spécialisé dans les alternatives de déplacement.
Laurent Chevereau directeur d’études MaaS au sein du Cerema.
à passer au crible quatre modes de déplacement (marche, vélo, transport en commun, voiture) dans des collectivités où la population varie de 25 000 à 130 000 habitants.
10%desAOMontdesbus
à faible émission
Sans surprise, dans celles-ci la voi- ture arrive largement en tête des modes de déplacement utilisés. Suit la marche à pied (entre 16% et 33 % de parts modales), qui de- vance nettement les transports en commun (entre 4,6 % et 5,3 %). « Dans ces collectivités l’offre n’est pas suffisamment attractive et ré- pond essentiellement aux besoins des personnes captives », constate Bruno Cordier. Pour autant, plusieurs d’entre elles financent des réseaux de transport public et amorcent la transition énergétique en investis- sant dans des véhicules à faible émission. Une obligation pour les autorités organisatrices qui gèrent un parc de plus de 20 autobus comme le prévoit la loi du 17 août 2015 relative à la transition éner- gétique pour la croissance verte (TECV). Celle-ci impose le renou-
vellement des flottes avec au moins 50 % de bus à faible émission d’ici le 31 décembre 2024. Trois ans après la publication du décret d’ap- plication, le Cerema constate que 10 % des collectivités de moins de 100 000 habitants possèdent des véhicules « propres ». A ce jour, les motorisations les plus plébiscitées sont le gaz et l’électrique, loin devant l’hybride diesel/électrique aux normes EURO VI. La ville de Draguignan a récemment acquis deux bus au gaz et souhaite généraliser cette motorisation à l’ensemble du parc du réseau TED. Pour sa part, Vichy Communauté exploite une ligne de bus avec qua- tre véhicules 100 % électriques.
Naissance des Coronapistes
Malgré ces efforts d’investissement,
ces collectivités restent confrontées
à l’omniprésence de la voiture.
« Les habitudes de déplacement
ne changent pas du jour au lende- main », rappelle Bruno Cordier. Les petites villes se sont emparées plus tardivement des questions inhé- rentes au report modal. « Elles sont
un peu à la traîne, et les résultats u
  MOBILITÉS MAGAZINE 44 - JANVIER 2021 - 7














































































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