Page 46 - MOBILITES MAGAZINE N°59

Opérateurs & réseaux
B100, annonce Jean Bringer, car les résultats sont intéressants et que nous disposons d’un excellent service d’entretien au sein du ré- seau, nos autobus diesel étant à ce jour maintenus en service sans problèmes autour de 15 ans ». Pa- rallèlement, et avant de lancer un appel d’offres qui portera sur une nouvelle génération de bus « pro- pres » à batteries et la régulation du système de recharge, Tudip s’est lancé dans une série de tests grandeur nature de plusieurs au- tobus électriques à batteries, ses équipes d’entretien étant déjà, de fait, habilitées à l’intervention sur ce type de véhicules, à travers leur expérience acquise sur les Bluebus.
Une approche raisonnée
« La logique de la transition éner- gétique, et son coût potentiel pour nos finances, nous pousse évi- demment vers des essais d’autobus électriques à batteries, raconte le vice-président en charge des Mo- bilités. Nous avons donc testé plu-
sieurs modèles. Et, il faut le dire, nous n’avons pas véritablement obtenu satisfaction. Les conditions d’exploitation sont en effet, sur notre réseau, quelque peu éprou- vantes pour cette catégorie de véhicule. Certaines de nos lignes accusent de forts dénivelés, la plus longue court sur 270 km, et l’hiver au Puy en Velay peut être particulièrement rude, ce qui contri- bue à limiter les capacités des bus à batteries ».
Rencontré alors que Tudip testait le e-ATA de Karsan, mis à disposi- tion du réseau par le distributeur français HCI, Jean Bringer semble être plutôt satisfait de cet essai. « Le e-ATA est le premier autobus électrique à batteries que nous testons et qui arrive à tenir une journée entière d’exploitation, ex- plique-t-il, tout en ayant encore environ 30% d’énergie en fin de service, et ce même avec la mise en œuvre du chauffage élec- trique ».
Pour autant, l’agglomération aura- t-elle les moyens de ses ambitions
dans un contexte économique gé- néral particulièrement contraint ? « Le coût de la transition énergé- tique pose effectivement un pro- blème, constate Jean Bringer, car nous n’avons pour l’instant droit à aucunes aides. C’est une problé- matique forte, car nous avons aussi en projet une refonte totale de notre dépôt qui devra tenir compte des normes appliquées aux bus électriques, ce qui aura aussi un coût pour nos finances. Enfin, avant de nous décider dans nos choix, nous estimons aussi que la technologie des batteries de traction devrait encore connaitre certaines évolutions positives dans les mois à venir, probablement même d’ici 2023 ». Comme pour beaucoup de réseaux de cette en- vergure, Tudip, malgré tout son volontarisme, se trouve désormais face à une équation économique délicate qui l’oblige à cette dé- marche prudente pour s’adapter à la transition énergétique d’au- jourd’hui. z
PIERRE COSSARD
46 - MOBILITÉS MAGAZINE 59 - MAI 2022