Page 14 - MOBILITES MAGAZINE N°51
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 Politiques & institutions
X 2100 ont, à leur manière, participé à la même aventure technologique. Avec les mêmes contraintes au- jourd’hui qu’hier. Qui dit plus léger, dit aussi moins rapide, ce qui n’est pas forcément gênant ici pour la desserte de petites lignes mais il faut aussi, pour ne pas alourdir la masse générale du train, organiser en fonction le confort et les équi- pements, sans pour autant limiter la sécurité, alors que son accrois- sement a été, depuis les dernières décennies, lié à un alourdissement continu des matériels roulants (2). Reste que ce matériel léger existe de fait en France avec les autorails X 73500 surnommés « baleines bleues », « cigares », « concom- bres », « saucisses » ou « suppos » en raison de leur forme oblongue. Des rames mono-caisses d’une capacité de 64 places assises (80 places au total), d’une puis- sance de 514kW et d’un poids de 50 tonnes (12,5 t/essieu) et qui peuvent être couplées jusqu’à trois
unités. Construites en 318 exem- plaires de 1999 à 2004 elles jouent encore un rôle décisif dans la des- serte des « petites lignes », voire dans celui de certaines antennes périurbaines.
Aussi leurs caractéristiques comme leur longue expérience d’exploita- tion dans des conditions très va- riées offrent une base solide de réflexion et de recherches pour le développement des nouveaux ma- tériels qui seraient appelés à les remplacer. Des matériels qui pour- raient allier la robustesse et la fia- bilité héritée des X 73500 tout en intégrant les technologies les plus avancées.
Et pour des coûts économique- ment compétitifs ! Sur la base des expériences françaises et euro- péennes variées comme celle des versions légères des Lint d’Alstom, des Talent de Bombardier et des Flirt de Stadler, voire d’une nou- velle version des Regio Shuttle du même constructeur...
1) Voir le supplément de
« Mobilités Magazine » paru en décembre 2017 et en grande partie consacré à ce sujet.
2) Il faut rappeler les premières difficultés de shuntage - essentiellement liées au manque de masse - qu’on rencontrés épisodiquement les autorails
X 73500...
Les grandes lignes d’un cahier des charges de ces matériels légers fournis par Jean-Baptiste Djebbari viseraient un type de véhicule de 80 à 100 places qui pourrait rouler à 100 km/h et offrirait une masse de moins de 10 tonnes par essieu. En revanche, rien n’est dit sur les formes de motorisation alors que les solutions batteries et/ou hy- drogène qui sont proposées dans le cadre du « verdissement » de la traction ferroviaire (voir ci-dessous) auraient des incidences sur la masse des matériels.
Toutefois, dans cette démarche de recherche de solutions légères, il convient de rappeler que si la lé- gèreté des matériels n’a pas d’im- pact sur les éléments les plus mar- quants de l’infrastructure comme les grands ouvrages d’art (ponts, viaducs, tunnels), c’est en revanche sur la voie et sur sa maintenance qu’il faut agir parallèlement pour faire baisser les coûts afin d’attein- dre les objectifs globaux de - 30 % évoqués au plus haut niveau. Grâce à des critères d’entretien et des systèmes de mise en œuvre eux-mêmes plus légers et qui tien- nent compte de l’utilisation réelle des lignes (trafic fret ou non, mono-trafic TER ou non). Comme sur les équipements de signalisa- tion et les modes d’exploitation. Dans ces deux domaines, une ver- sion «légère» de l’ERTMS ou le système de block helvétique adopté sur la ligne Saint-Gervais- Chamonix-Vallorcine comme la conduite à agent seul seraient des pistes intéressantes. Tandis que l’Établissement Public de Sécurité Ferroviaire peut aussi étudier les moyens d’adapter - notamment pour des lignes en antenne et sans trafic fret - de certaines règles du «ferroviaire lourd» qui s’appli- quent dans le cadre du Réseau ferré National... z
   TAXIRAIL À LA RESCOUSSE DES TOUTES PETITES LIGNES ?
EXID Concept & Développement se présente comme « la start-up bretonne qui peut sauver les petites lignes », et même faire revivre les lignes déclassées. Grace à Taxirail, un concept de transport « intelligent » composé de modules autonomes dirigés par un PCC. Modules ultra-légers (8 tonnes soit 2 tonnes/essieu) avec motorisation batteries ou hybride (fuel, bio-fuel, biogaz + panneaux solaires pour les éléments auxiliaires) pouvant rouler de 80 à 110 km/h et proposant au maximum 40 places. Une forme de transport à la demande par réservation et qui compose ses horaires en fonction de la clientèle.
À la fin de 2021 de premiers tests en grandeur réelle seraient réalisés avec un prototype sur une voie d’essais installée sur les emprises de l’ancienne ligne Barentin-Caudebec-en Caux qui traverse le territoire de la « Communauté d’agglomération Caux-Seine ».
(Pour plus de détails sur Taxirail, voir notre article en page 24)
14 - MOBILITÉS MAGAZINE 51 - SEPTEMBRE 2021
MICHEL CHLASTACZ
 

















































































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