Page 38 - MOBILITES MAGAZINE N°51
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  Opérateurs & réseaux
Nous allons là
vos réalisations phares, vos projets ?
JS : le recours au transport par câble en milieu urbain est ancien. Par exemple, il était déjà présent à Alger dès 1956. Plus récemment, de New-York à Medellin, nous po- sitionnons ce mode comme le nouveau moyen de déplacement collectif au cœur des espaces ur- bains, en réduisant l’impact du transport sur l’environnement. En France, plusieurs villes vont se tourner vers ce modèle. Nous leur proposons nos solutions qui ré- pondent autant à leurs préoccu- pations environnementales et éco- logiques qu’économiques. En dépit des retards liés à la crise sanitaire, nous envisageons l’ouverture du téléphérique de Toulouse pour la fin de l’année. Il est prévu de transporter 8 000 personnes par jour. A peu près à la même date, nous ouvrirons la première télé- cabine urbaine sur l’île de La Réunion, à Saint-Denis. Avec Egis, nous sommes retenus pour la construction d’un téléphérique de plus de 6 kilomètres à Oulan Bator, en Mongolie. Nous venons aussi d’être retenus pour la construction d’une télécabine à Grenoble, un chantier de plus de 60 M€, dont les travaux pourraient commencer à la fin de l’année prochaine. Le transport par câble est porteur du savoir faire français et de son image, de créativité et d’engage- ment en faveur d’une mobilité plus douce et plus durable. Nos systèmes peuvent s’inscrire dans l’intermodalité, en connectant un mode de transport complémentaire ou en prolongement d’autres modes existants déjà. Et nous pri- vilégions le « made in France ».
: et dans les autres domaines ?
JS : la Chine à de nombreux projets en stations de ski sur lesquels nous comptons bien nous engager.
Nous allons ouvrir une « Giant Wheel » de 220 mètres de diamè- tre, à Dubaï, en cette fin d’année pour l’exposition « Dubaï 2020 » et nous sommes sur des dossiers de transport par câble un peu par- tout dans le monde.
: sur quel modèle vous appuyez-vous pour les
réaliser et retrouver le chemin de la croissance ?
JS : nous pouvons proposer à nos clients la conception, la réalisation, l’exploitation et la maintenance de nos équipements de transports par câble, et ceci dans l’ensemble des domaines pour lesquels nous sommes à même d’intervenir. Ensuite, le modèle est variable. Comme c’est le cas pour le projet Funiflaine, nous sommes l’une de sociétés partenaires du consortium qui fait partie de ce projet. Nous pouvons aussi exploiter directe- ment nos installations. Par exemple, en Algérie, nous avons créée notre propre structure, « Entreprise de Transport Algérienne par Câble » (Etac) qui emploie 800 salariés. Chaque chantier peut s’appréhen- der avec une solution différente.
: dans quelle mesure les « ascenseurs valléens » peuvent aussi
représenter un axe de croissance ?
JS : depuis quelques temps, les stations et les villages de montagne se sont penchés sur leurs accès. Leurs réflexions les conduisent à les repenser, en privilégiant la du- rabilité, l’efficacité et le confort des utilisateurs dans un meilleur respect de l’environnement. Le transport par câble concrétise le lien entre une vallée, souvent bien irriguée par des routes, autoroutes, chemins de fer... avec des lieux d’altitude qui sont aussi des lieux de vie avec écoles, services pu- blics...et touristiques. Depuis la
où les autres modes ne peuvent pas aller, et souvent à un coût inférieur.
vallée, le transport par câble re- présente le dernier maillon dans la chaîne de transport multimodal, en connexion avec d’autres trans- ports routiers ou ferrés. Il est une réponse pour les trajets du quoti- dien, une alternative décarbonée à la voiture individuelle, et peut aussi être en complément un moyen de traiter de l’achemine- ment de certaines marchandises, de déchets...
: certains critiquent le transport par
câble pour son côté bruyant, sa sensibilité au vent, ses faibles capacités... ?
JS : savez-vous que lors de l’oura- gan Irène de 2011, à New-York, pour notre tramway aérien, qui relie Roosevelt Island à Manhattan, nous avons été les derniers à cesser l’exploitation et les premiers à la reprendre ? Pour ce qui est du bruit, en quelques années, nos équipes ont réussi à diviser par trois le niveau sonore de nos ins- tallations, tout en diminuant pa- rallèlement notre consommation d’énergie. Cette baisse de consom- mationestdel’ordrede6à7% en cinq ans.
Enfin, en matière de capacité, nous pouvons atteindre des volumes d’emport supérieurs à 4 000 pas- sagers par heure et par sens, ce qui est supérieur à l’autobus. Bien sûr nous n’atteindront jamais les capacités d’un métro. Et en fait, nous allons là où les autres modes ne peuvent pas aller et souvent à un prix inférieur. z
PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-FRANÇOIS BÉLANGER
   38 - MOBILITÉS MAGAZINE 51 - SEPTEMBRE 2021
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