Page 27 - MOBILITES MAGAZINE N°20
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                  Technologies & innovations
autonome
  mais aussi les groupes électro- niques Samsung et LG, le géant de l’internet Naver, des services de recherches d’universités et les entreprises de télécommunication KT et SK pour ne citer que les plus connus. Grâce à celà, le KATRI peut mener ses recherches et éva- luations sur quarante-six véhicules autonomes de marques coréennes et étrangères fonctionnant à l’es- sence, à l’électricité et même avec des piles à combustible à l’hydro- gène. « Le principal défi n’est plus l’automatisation où les systèmes d’intelligence artificielle mais le temps nécessaire à la reprise de contrôle du véhicule par le chauf- feur en cas de défaillance », déclare Yun-Seog Hong, responsable de la division véhicules autonomes du KATRI.
De fait, trois trajets de 5 à 10 mn à bord d’une Hyundai Sonata, d’une Kia K5 et d’un bus Hyundai auto- nome de 45 places, développé par KT, prouvent la fiabilité des systèmes de conduite. Equipés d’une combinaison de caméras,
OUTRE LA PROMULGATION DE NOUVELLES LOIS, NOUS TRAVAILLONS ÉGALEMENT À L’ÉTABLISSEMENT DE STANDARDS SUR LA SÉCURITÉ DES VÉHICULES, LES ASSURANCES ET LES INFRASTRUCTURES ROUTIÈRES
de lidars et de radars, ils effectuent sans anicroches toutes les ma- nœuvres requises. Des véhicules qui, lors de leur commercialisation en 2020, ne pourront passer en mode autonome que si leur GPS indique au système qu’ils sont sur une autoroute. Et pour repasser en manuel, il suffit de toucher le volant ou une pédale.
Un long chemin réglementaire
Plusieurs d’entre eux ont déjà été testés avec succès sur le réseau routier dans des conditions de trafic réel, les autorités ayant depuis 2016 accordé 47 autorisations d’es- sais de ce type. Un poids lourd Hyundai Xcient doté de trois ca- méras, trois lidars et quatre lasers a ainsi récemment parcouru sans problème quarante km sur une autoroute en mode autonome. Le
bus Hyundai de KT a lui également circulé dans les rues de Séoul. Par contre, en cas d’arrêt inopiné de la conduite autonome, il n’existe pas à ce jour de dispositif garan- tissant une reprise du contrôle manuel suffisamment rapide. Une étude anglaise conduite à l’Uni- versité de Southampton a en effet montré que l’occupant de la voiture pouvait mettre de 1,9 à 25,7s pour y parvenir. or, pour Yun-Seog Hong, ce laps de temps ne devrait pas excéder 8s, tandis que les Japonais avancent 10s, et que les construc- teurs coréens penchent pour 4s. Rien de surprenant à ce que ces derniers soient les plus exigeants, car en cas d’accident pendant cet intervalle, ce sont eux qui seront probablement considérés respon- sables. Une phrase mise au condi- tionnel car il reste à adapter les lois à ces nouveaux véhicules. « Et il faudra également regarder celles ayant trait à la protection de la vie privée, compte tenu des caméras embarquées et des données re- cueillies », note Yun-Seog Hong,
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