Page 54 - MOBILITES MAGAZINE N°20
P. 54

                               Opérateurs & réseaux
     meurait au centre de leur reven- dication. Ce qui a abouti à ce que le groupe Fast « supprime » les accords d’annualisation du temps de travail signés au début des an- nées 2000 et les remplacent par des accords « à la quinzaine » avec paiement des heures en plus payées ou récupérées dans les six mois.
A la Semitan comme chez ses sous-traitants, la pression générale sur les conducteurs s’est accentuée à Nantes depuis trois ans avec la mise en route de nouveaux Chro- nobus. Singulièrement, depuis l’an dernier avec 800 000 km de plus commandés par Nantes à sa so- ciété de transports.
Economies pour les collectivités locales
Facteur aggravant, cette croissance s’est effectuée dans un contexte d’économies accrues. « Des efforts de productivité demandés à la Se- mitan, comme dans tous les ser- vices et les filiales de la métropole, insiste Pascal bolo. La Semitan a effectivement produit l’an dernier 400 000 km supplémentaires de plus, au service des Nantais, sans qu’il en coûte un centime de plus à Nantes Métropole. Ce qui fait que Nantes peut afficher un coût de production du kilomètre de transport public parmi les plus bas de France ».
Crise des vocations
Pour résoudre le problème de sous-effectif, la Semitan recrute à tout va, notamment chez ses sous- traitants, ce qui n’est d’ailleurs pas sans reporter les problèmes... une centaine de nouveaux conducteurs auront grossi l’effectif d’ici la fin de l’année. 2018 devrait se terminer sur un léger sureffectif (près de 2000 salariés à temps plein au total) susceptible de résorber les questions de congés. « Des solu- tions à moyen terme que l’on nous
N Pascal Bolo, président de la Semitan
des matériels se sont imposés au programme des discussions entre direction et syndicats. Les questions salariales aussi (les syndicats ré- clamaient 6% d’augmentation). « Même si nous ne sommes pas les sous-traitants les moins disant à Nantes pour ce qui est des sa- laires », précise François-Xavier Castric.
mais la promesse d’une augmen- tation de 2% le 1er janvier n’a pas permis d’éviter un nouveau jour de grève le 16 octobre. Car, sur le fond, des difficultés subsistent no- tamment en matière de person- nel.
Pourtant, les deux sociétés du groupe Fast avaient intégré à la rentrée plus d’une vingtaine de conducteurs formés, grâce à une nouvelle préparation opérationnelle à l’emploi (Poe) financée par la région des Pays de la Loire. et cela n’a pas suffi.
De son côté, Nantes métropole, le donneur d’ordre direct de la Semitan a voulu lancer un message rassu- rant.
Dans le nouveau contrat de DSP valant pour sept ans à partir du 1er janvier prochain, elle donne des moyens accrus à leur entreprise. Cela suffira-t-il ? La grogne du mois de septembre aura, en tout état de cause, mis l’accent sur les condi- tions de travail des conducteurs qui, ils l’ont bien dit, du moins à la Semitan, ne demandaient pas à être mieux payés. z
Hubert HeuLot
  54 - MOBILITÉS MAGAZINE 20 - Novembre 2018
N François-Xavier Castric, directeur du pôle Transport dans le groupe Fast, récuse toute insécurité liée à l’état des véhicules et propose une régulation du temps de travail à la quinzaine au lieu de l’année.
répète depuis des mois ! », grincent les syndicalistes. Qui trouvent un écho dans l’analyse de Pascal bolo : « Les difficultés à recruter des conducteurs sont les mêmes partout. Il faut constater que des jeunes gens de 25 ans sont de moins en moins nombreux à se voir, tout d’un coup, conduire un bus ou un tramway pour les trente ans qui viennent ». Pour désamorcer le conflit, le jour de la grève, la di- rection de la Semitan s’est déployée dans les dépôts. en particulier oli- vier Le Grontec, le futur directeur général qui remplace Alain boes- willwald à la fin du mois d’octobre. Il a demandé aux syndicats d’en- tamer partout dans l’entreprise le passage en revue des problèmes. Pour en discuter à son arrivée, au moins de novembre. Ce qui rassure pour le moment les salariés.
L’accent mis sur les conditions de travail
on a négocié serré chez Quérard et brodu. Temps de travail, état
  © GrouPe FAST
© PATrICk GArçoN
    













































































   52   53   54   55   56