Page 52 - MOBILITES MAGAZINE N°20
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                 Opérateurs & réseaux
 SOCIAL / Nantes Métropole
Grogne nantaise sur fond de
A Nantes, les conducteurs des transports publics ont alerté pendant un mois sur leurs conditions de travail. En cause, entre autres, le manque de personnel.
    en septembre et octobre, chez Quérard et brodu (400 sala- riés) filiales du groupe Fast
et sous-traitantes du réseau de transport urbain, la grève a eu lieu à peu près un mardi sur deux. Le préavis court encore jusqu’en dé- cembre. Le 25 septembre, la société des transports nantais (Semitan) a emboité le pas de façon inat- tendue.
Au score exceptionnel de 40% de grévistes chez les conducteurs se sont ajoutés 15% de grévistes parmi le personnel d’encadrement. message commun à tous : les conditions de travail par manque de personnel et souci d’économies fait travailler les conducteurs pré- sents dans des proportions qui ne
leur apparaissent plus supportables, voire raisonnables ni sûres pour un minimum de qualité de ser- vice.
A la Semitan, cet été, parmi d’autres événements, les travaux sur le tramway ont « consommé » beaucoup de services de conduc- teurs sur les bus de remplacement. Conséquence : plus qu’avant, faute de personnel, les conducteurs ont reporté leurs jours de repos. on les rappelle la veille pour rentrer le lendemain, parce qu’il manque toujours du monde. Arrangement devenu norme de fonctionnement dans l’entreprise. « Toute la journée, on bricole. Nous n’avons plus les moyens d’encadrer les conducteurs comme il faut », raconte benoît
Dalmar, délégué CFDT maîtrise à la Semitan. Le 25 septembre, pas un seul cadre chargé des plannings des conducteurs ne manquait à l’appel à la grève de la CFDT.
Les conducteurs ne perçoivent plus le sens de leur travail
Sur le terrain, les conducteurs sont toujours en retard sur leurs horaires. Ils ne les rattrapent jamais. Les temps de pause entre deux prises de ligne fondent. bref, en plus des congés non pris, les cadences les épuisent. et nuisent au quotidien à des relations qui deviennent ten- dues avec les voyageurs. D’autant que les incivilités et les problèmes d’insécurité sont en forte hausse.
 52 - MOBILITÉS MAGAZINE 20 - Novembre 2018
N Des conducteurs et des conductrices ont dénoncé le danger, parfois, de faire rouler des véhicules manquant d’entretien. Ici, le 16 octobre dernier, chez Quérard dans la banlieue de Nantes.
   © CGT 44




















































































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