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  tion active », rappelle-t-il. L'at- tractivité a été évoquée par Philippe Bresse : « On remplit un seau percé. Plus personne ne veut être à dis- position de l'entreprise 13 heures par jour avec un tel décalage entre temps de service et temps de tra- vail à ce niveau de rémunération. En métropole lyonnaise, avec nos niveaux de salaires, les gens n'ar- rivent plus à se loger. Lorsque nous organisons des journées col- lectives, ce que j'essaye de vendre c'est le sens du service public. Peu importe si 50 % des personnes quittent la salle à l'issue de la jour- née : j'aurais fait ma mission d'in- formation ». En clair, il faut avoir la foi pour entrer (et rester) dans le métier. Sarah Blaix, Directrice des ressources humaines de la société Trans-Alpes propose d'ouvrir la prospection vers les étudiants en
1 Jean- Sébastien Barrault et Paul Vidal Vice- président région Auvergne Rhône Alpes en charge des transports scolaires et interurbains.
2Paul Vidal, Vice-président Région Auvergne Rhône-Alpes
en charge
des transports interurbains et scolaires.
situation d'échec, aux Ecoles de la
Deuxième chance, voire aux per-
(2)
sonnes handicapées . En Mau-
rienne, vient se greffer la difficulté à trouver des saisonniers. Les pré- sidents de la FNTV nationaux et régionaux ont relevé la sous-re- présentation des jeunes de moins de 26 ans dans la profession, sur- tout comparativement avec le transport de marchandises. Paul Vidal confirme que ce diagnostic est partagé par la Région : « Au- delà d'être conscients, on est très inquiets. On est dans cette sensa- tion d'impuissance. Le problème se heurte avec un mammouth qui s'appelle Education Nationale et qui ne veut rien entendre », tant en matière d'aménagements ho- raires pour les entrées de classes que pour la formation initiale. z
JEAN-PHILIPPE PASTRE
1) Aurélien Berthelet fait référence ici aux transporteurs de marchandises qui ont arrêté l'exploitation de leurs camions GNV et reporté l'activité sur les Diesel. Or le transport de voyageurs, conventionné, subit une double obligation : celle de service public d'une part (continuité du service) avec l'obligation de rouler avec les véhicules spécifiés (ici GNV). Les transporteurs en marchandises ont, ces derniers mois et pour d'évidentes raisons de rentabilité, choisi de ne faire partir leurs véhicules qu'une fois les cales pleines. Ceci explique, accessoirement, une partie des ruptures d'approvisionnement dans la grande distribution.
2) Les Transports de l'Ain, opérateur interne
de la Région Auvergne Rhône-Alpes,
ont pu recruter un conducteur, très motivé,
en situation de handicap (pour surdité) après une très longue bataille administrative avec
la commission médicale des permis de conduire de la Préfecture.
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