Page 57 - MOBILITES MAGAZINE N°61
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        en la matière le rôle essentiel de l'Etat. Relevant les incohérences des dispositifs ADEME : avec par exemple 30 000 € d'aides par au- tocar électrique, quand les mon- tants sont de 50 000 € pour un camion, pourtant moins coûteux. La FNTV se félicite d'être invitée à la co-écriture avec les services de l'Etat de la prochaine édition de la trajectoire bas carbone. Mais il re- vient vite sur le sujet des Régions : « L'enjeu est de trouver des contrats qui nous permettent de faire cette transition énergétique. Il faut bannir les appels d'offres reposant à 80% sur le prix et à 20 % seulement sur les critères techniques. Il faut que l'on ait éga- lement de la durée dans les mar- chés ». Paul Vidal évoque ce dernier sujet en rappelant que les contrats sont portés à 8 ans pour les véhi- cules GNV. Les règles d'évaluation pour les véhicules rétrofités étant passées à 70% sur le budget et à 30% sur le technique (ce qui a provoqué quelques réactions cir- conspectes ou ironiques dans l'as- semblée).
Ce que j'aimerais,
c'est qu'on nous aide,
nous transporteurs,
à comprendre le
programme de la région
sur la transition
énergétique (...)
Michel Seyt, co-président de la FNTV AuRA
Pour la seule rentrée 2022, les ajustements vont coûter 10M€ à la Région. Soit, à l'heure actuelle, 22M€ sur une année pleine. Le tout dans un contexte de baisse des dotations de l'Etat et la ré- duction des versements de CVAE issue des recettes de TVA ». Aurélien Berthelet P-DG du groupe Berthelet, précise que la flambée des prix n'a pas les mêmes consé- quences entre transport de mar- chandises et transport de voya- geurs. «Contrairement aux ca- mions, nous nous n'avons pas pu arrêter les véhicules GNV(1) ! ». Il rappelle que son prix de l'énergie est passé de 0,8€/kg de GNV à... 3 €/kg ! Jean-Sébastien Barrault suggère d'étendre les barêmes du CNR sur les grilles salariales, tout en précisant que le CNR va publier dès l'été 2022 une batterie d'indices spécifiques au transport de voya- geurs, notamment sur le prix des véhicules et sur celui de l'énergie.
D'une crise à l'autre
Le sujet du recrutement aura éga- lement animé les débats. Bruno Ginhoux, P-DG de Ginhoux S.A., a mis les pieds dans le plat en évo- quant la médiocrité des formations de l'AFTRAL. « Sur 5 conducteurs issus de vos formations, on a dû en renvoyer 2 chez eux pour qu'ils apprennent à conduire, explique- t-il. Ils ont pleuré leur maman quand ils se sont retrouvés sur un véhicule à boîte manuelle ». Phi- lippe Bresse, du service formation de Philibert, dit la même chose, dans un style différent : « dans vos centres de formation il n'y a plus de boîtes manuelles. Or il y en a encore dans nos entreprises, en particulier en scolaire. ». Séve-
 Les deux co- présidents FNTV AuRA Michel Seyt et Pascal Favre.
Sur les prix de l'énergie, Jean-Sé- bastien Barrault a été très clair : les entreprises du secteur sont en danger de mort, surtout dans un contexte impacté par l'arrêt des activités lié aux mesures Covid-19 et au remboursement des Prêts Garantis par l'Etat. Paul Vidal ap- porte un début de réponse : « dans les derniers appels d'offres, on a constaté une hausse des prix. Pour les indices, la Région a acté de se baser sur ceux du Comité National Routier et non plus ceux de l'INSEE.
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