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Saddam, tyran invétéré, évalua ses chances. Il réalisa être en
LA MAIN CACHEE situation d’infériorité. Alors, que fit-il ? Se battit-il pour sa cause ?
Non. Céda-t-il aux exigences de ses ennemis ? Non. Il accomplit
un acte très similaire à celui de Haman, plusieurs millénaires
auparavant, ou à celui d’Hitler, plusieurs décennies avant lui.
Il rejeta la faute sur les Juifs.
« Que les Israéliens donnent l’autonomie aux Palestiniens, et
l’Irak se retirera du Koweït, déclara-t-il. Nous ne sommes pas des
assaillants préoccupés par notre propre gloire, mais des défenseurs
des peuples arabes contre le véritable ennemi, les Juifs. »
Puis, il lança un défi, menaçant de raser Tel-Aviv avec des Scuds
s’il était attaqué. Les Israéliens ne toléreront jamais ce genre de
menace, pensa-t-il avec plaisir. Ils vont riposter et les Arabes
briseront leur lien avec la coalition !
Le Président Bush refusa d’accepter la tentative de Saddam de
mettre la responsabilité de la Guerre sur le dos des Israéliens.
« Aucun rapport », déclara Bush, signifiant ainsi qu’il n’écouterait
aucune discussion portant sur un « lien » entre l’exigence du retrait
des troupes de Saddam du Koweït et la question de l’autonomie
palestinienne.
Et Israël « resta les bras croisés », si l’on peut dire.
Bien entendu, Saddam lança ses Scuds. Durant une période
d’un mois, trente-neuf Scuds frappèrent le pays, essentiellement
dans des zones citadines comme Tel-Aviv et ‘Haïfa.
Miraculeusement, un seul civil israélien fut tué par un tir direct
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(mais plusieurs décédèrent suite à des attaques cardiaques ou un
usage erroné des masques à gaz). Par contre, une attaque de Scuds
irakiens, en février, toucha un immeuble de la base américaine de
Dhahran en Arabie Saoudite et 28 membres du personnel militaire
de la base furent tués.
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• Plus en profondeur
On peut, toutefois, retirer un enseignement poignant de ces
attaques de Scuds.
Trente-neuf de ces missiles tombèrent en Israël. « Trente-neuf »
est un nombre bien connu des Juifs. En effet, il s’agit de celui des
d’accomplir le Chabbat. En ce jour saint, nous mettons un frein à
melakhot, les « formes de travaux », qu’il est interdit aux Juifs
nos actes, reconnaissant ainsi que ce n’est pas notre force qui dirige
l’univers. Il existe un D.ieu. Ce n’est pas nous les maîtres de notre
destin, mais Hachem. Aussi, là encore, la leçon majeure de la
Guerre du Golfe semble être : Hachem dirige le monde, pas nous.
La plupart d’entre nous diront que nous connaissons déjà cet
enseignement ; c’est évident. Nous affirmerons y croire, car, après
tout, nous le proclamons dans nos prières, dans nos divré Torah
(discussions sur la Torah) et de toutes sortes de manières plusieurs
fois par jour. Mais sommes-nous réellement convaincus par ces
mots ? Menons-nous notre existence conformément à cette réalité ?
Cette dichotomie est magnifiquement mise en évidence par un
profond Midrach :
Quatre rois, David, Assa, Yéhochaphat et ‘Hizkiyahou,
adressèrent chacun une requête à Hachem.
David dit : « Laisse-moi pourchasser mes ennemis et les
vaincre… »
Assa dit : « Je n’ai pas la force de les tuer, mais je les
pourchasserai et Tu accompliras le reste… »
Yéhochaphat dit : « Je n’ai de force ni pour tuer ni pour
pourchasser. Je vais plutôt prier le Tout-Puissant et Tu feras le
reste… » La guerre du Golfe
‘Hizkiyahou dit : « Je n’ai de force ni pour tuer ni pour
pourchasser ni même pour prier le Tout-Puissant. Je vais plutôt
dormir dans mon lit et Tu accompliras le reste… » (Yalkout
Chmouel 163).
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