Page 57 - AQMAT Magazine Printemps 2022
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 Dossier Employés d’ailleurs
  Élise Le Dref
Giany Despointes
  Élise Le Dref, directrice, talents et diversité à la CCMM, estime que les entreprises ont conscience qu’elles ne peuvent plus se reposer sur les schémas habituels et qu’elles doivent innover. « Les processus d’embauche doivent être revus et repensés. C’est ce qui se passe avec la tendance à aller vers les groupes sous- représentés sur le marché du travail. Une fois que les gens sont embauchés, cependant, l’enjeu devient la rétention et pour cela, il y a tout l’ajustement de la culture d’entreprise. »
Des techniques particulières, comme
le mentorat en entreprise, doivent être considérées dans les secteurs d’activités plus spécifiques comme la quincaillerie et les matériaux de construction, selon Élise Le Dref. Cela exige du temps et de la préparation, des denrées rares parfois au sein des PME qui n’ont pas de service de ressources humaines.
« J’ai entendu parler d’une entreprise  qui reçoit des gens de l’international  et qui a implanté une pratique  particulière dans l’espace de  production : des écriteaux sont  installés sur chacune des machines  avec le nom générique en français  international, le nom en québécois  c’est-à-dire le nom d’usage dans  l’organisation et ensuite  la traduction dans la langue  d’origine des travailleurs. » 
Giany Despointes est responsable du programme «Un emploi en sol québécois » pour la Fédération des chambres de commerce du Québec (FQCC).
Il explique que c’est tout un défi de jumeler les immigrants et les régions plus éloignées de Montréal : « Plus de 83 % des personnes immigrantes, lorsqu’elles arrivent au Québec, résident dans la région de Montréal, car la plupart ont déjà des liens et un réseau à Montréal. Pour elles, s’installer en région représente une double immigration. »
Le taux de placement du programme est positif selon la FQCC: à ce jour, 150 personnes se sont établies durablement en région.
« Ce n’est pas facile d’intégrer  des gens qui viennent de cultures  différentes et de les mettre en relation  avec la culture d’accueil. Il y a un  changement de paradigme,  depuis le début de la pandémie :  ce n’est pas suffisant d’embaucher  une personne immigrante pour faire  le travail, il faut leur donner  un environnement de travail  qui soit confortable, inclusif. » 
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