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Crédit photo : Le Devoir (2023)
Dernière heure : un omnibus réglemen- taire a été adopté par le gouvernement au moment d’aller sous presses. Certains règlements deviennent applicables
à partir du 6 juillet 2023. Détails accessibles à partir du Code QR.
L
Gestion
D’imminents changements envisagés au régime québécois des pesticides
À l’heure où les pesticides font statistiquement plus souvent qu’avant leur chemin vers le consommateur, le gouvernement consulte sur une série de changements de la réglementation en milieu urbain au Code de gestion des pesticides ainsi qu’au Règlement sur les permis et les certificats pour la vente et l’utilisation de pesticides. Directement interpellée en tant que représentante d’une multitude de détaillants faisant
la vente de pesticides, mais aussi comme formateur agréé en la matière via le Collège AQMAT, l'association a fait parvenir ses commentaires à la Direction des matières dangereuses et des pesticides du ministère.
e bilan annuel du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) pointe du doigt le populaire
herbicide qu’est le glyphosate, sans oublier les biopesticides en milieu urbain... utilisés en grande partie pour faire la guerre aux pissenlits. Plus de 5 millions de kilogrammes d’ingrédients actifs sont sortis des tablettes lors des cinq dernières années, une donnée qui retient l’attention puisque la proportion de ventes en milieu urbain continue de s’élever – 55,37 % entre 2020 et 2021 chez les herbicides pour gazon, peut-on remar- quer dans le récent rapport.
Pourquoi fallait-il réviser le cadre réglementaire ?
Le MELCCFP entend réduire le risque d’exposition aux pesti- cides, particulièrement celui des enfants. Il veut que l’utilisation de tels produits se fasse en dernier recours, et que la population favorise ceux à plus faible risque pour la santé.
«Nous sommes à l’aise avec les intentions du législateur, affirme la cheffe de la direction de l’AQMAT, Crystelle Cormier. L’approche de notre collège vise d'ailleurs une vente-conseil en pesticides qui priorise la préservation d'un environnement sain et de la biodiversité. »
Les parties prenantes que l’AQMAT a consultées s’en- tendent pour dire que la révision réglementaire aura un impact négatif sur les ventes de pesticides, avec le retrait de plusieurs produits dont ceux à base de pyréthrine et de perméthrine, le malathion, certains aérosols contre les guêpes et frelons contentant du Propoxur.
Le fait d’isoler les espaces verts est bien reçu, car les réalités sont bien différentes de celles du parterre d'un citoyen.
Il faut que le MELCCFP s’assure que les ventes perdues au détail ne soient par récupérées par le marché noir.
Les délais accordés avant le retrait obligatoire des produits concernés par les changements réglementaires doivent être suffisants pour permettre aux quincailleries d’écouler leur marchandise. Pour certains, c’est un an, pour d’autres, deux ans. L’industrie devra être notifiée avant l’automne 2023, moment charnière pour les commandes de placement de l’année suivante.
108 ÉTÉ 2023 • AQMAT MAGAZINE