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  Mémoire de l’ déposé en janvier 1990
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ous nos membres sont ce qu’on qualifie des marchands indépendants. Ils sont propriétaires de leurs commerces et travaillent, pour la plupart, les 6 jours de la semaine
Mais, attention. Le dimanche ce sont plus de 90 % qui s’opposent catégoriquement à l’ouverture. C’est dire jusqu’à quel point les propriétaires de grandes surfaces, eux aussi, rejettent en bonne partie cette idée !
Pour la très grande majorité des propriétaires, l’ouverture le dimanche signifie une semaine sans journée de congé ! Et pour tous les commerces, ouvrir 7 jours signifie des frais supplémentaires et des profits réduits puisque le pouvoir d’achat du consommateur demeure le même. Les ventes n’augmenteront pas !
Les centres de rénovation et de matériaux de construction peuvent déjà ouvrir 62 heures par semaine. C’est, croyons-nous, amplement répondre aux besoins du consommateur, aux aspirations des détaillants et aux valeurs sociales des employés.
NOUS RECOMMANDONS que la loi ne glisse pas entre
les mains des autres paliers comme les municipalités régionales de comté. Son application doit relever exclusivement
de la juridiction de la province et non des autres organismes régionaux ou municipaux.
NOUS RECOMMANDONS une application plus vigoureuse de la loi quant aux amendes. Nous sommes en faveur d’augmenter les amendes de 3 000 $ à 15 000 $ pour
une première infraction et de 10000 $ à 50000 $ en cas
de récidive afin de décourager un type de concurrence devenu déloyal.
NOUS RECOMMANDONS également à la Commission
que le Gouvernement interdise la vente de certains articles neufs le dimanche. Les commerces s’affichant comme des pharmacies sèment une concurrence déloyale à ce chapitre. Elles y vendent de tout : des tournevis, des pelles et des outils électriques qui voisinent avec les médicaments et les produits de beauté ! Pourquoi ne pas interdire la vente d’articles jugés non essentiels à la vocation première de ces établissements le dimanche ?
L’intérêt de nos membres, des 720 centres de rénovation au Québec et la vitalité d’un marché axé sur la libre concurrence, mais réglementé pour un meilleur respect des consommateurs - que nous sommes tous - en dépend.
dans leur commerce. Par leur nombre d’employés ou par leurs chiffres d’affaires, les détaillants de matériaux de construction gèrent des PME. Un des types de PME qui est devenu
le symbole du dynamisme de l’économie québécoise.
Or, dans l’ensemble des secteurs d’activités de la vie économique, il apparaît que la majorité des PME au niveau du commerce de détail est contre tout prolongement des heures d’ouverture, en particulier la journée du dimanche.
L’ADMACQ voudrait raffermir davantage la loi et les réglementations sur les heures d’ouverture des commerces. Un type de loi-cadre, plus tranchant, plus clair, afin d’éviter les trop nombreux contournements et les irrégularités que subissent, à tort, les marchands indépendants comme les détaillants de matériaux de construction.
L’Association des détaillants de matériaux de construction
du Québec a réalisé une enquête au mois de février 1988. Nous avons interviewé pas moins de 230 marchands. Plus de 85 % des propriétaires de centres de rénovation sont fermement opposés au prolongement des heures d’ouverture des commerces.
Cette opposition est marquée et se manifeste, peu importe
la région où est situé le commerce. La vaste majorité des détaillants se dit opposée au changement des heures d’ouverture actuelles, que ce soit les soirs de la semaine ou le dimanche.
À peine 15 % des répondants se disent favorables à un tel changement. Ce sont surtout les propriétaires de magasins
de très grandes superficies (20 000 pi ca et plus) qui seraient plus enclins à ouvrir les lundis, mardis et mercredis jusqu’à 21 h.
Réglementer la libre concurrence et non pas la déréglementer pour aboutir à la confusion et au chaos que connaissent certaines provinces canadiennes, entre autres.
Un de nos membres nous déclarait lors de notre enquête : dans l’ouest, en Alberta et en Colombie-Britannique, l’ouverture le dimanche est permise depuis quelques années. Or, malgré
le prolongement des heures d’ouverture, nos commerçants dans ces deux provinces ne font pas plus d’affaires que ceux du reste du pays. En fait, nos commerçants là-bas sont épuisés et aimeraient bien revenir en arrière.
Ces données reflètent la même tendance dans d’autres secteurs d’activités. Ce sont surtout des commerçants qui, en plus de posséder de grandes surfaces, gèrent plusieurs commerces du même type. Ces propriétaires n’auront pas à travailler les soirs de la semaine et peuvent mieux répartir leurs frais d’exploitation.
ÉTÉ 2023 • AQMAT MAGAZINE 11
 




































































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