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«Nous n’avons pas
suffisamment exposé les enfants aux métiers manuels dans
leur parcours éducatif.»
Donc, vous vous sentez confiant quant à notre avenir ?
Extrêmement confiant. En fait, je crois que l’année 2023, et peut-être le début de 2024, sera une période de relance postpandémique. Nous sommes passés
par des sommets incroyables. Si je devais faire une prédiction à l’aide de ma boule de cristal, je dirais qu’à la fin de 2024, la croissance dans notre industrie reprendra de plus belle, et ce, pour une très longue période.
Comment en sommes-nous arrivés à cette pénurie de logements ?
Je pense que, dans de nombreuses régions, la bureau- cratie et les tracasseries administratives ralentissent simplement le processus de développement. Malheureu-
sement, cela ne semble pas s’arranger. J’ai suivi pendant de nombreuses années le nombre de mises en chantier résiden- tielles. C’était un indicateur assez fiable de la performance de l’industrie. Maintenant, il faut regarder le nombre de logements achevés. Parce que ce sont les achèvements qui sont vraiment essentiels à notre succès. Les mises en chantier peuvent s’étaler sur trois ans maintenant...
Nous manquons aussi de travailleurs du bâtiment. Voyez-vous l’immigration comme l’une des solutions?
Je considère l’immigration comme l’une des solutions. Je crois également que nous n’avons pas suffisamment exposé les enfants aux métiers manuels dans leur par-
cours éducatif. L’immigration permettra de combler cette lacune, mais nous devons changer la perception de la valeur des métiers manuels dans notre société.
Le marché québécois a ses particularités...
La plus grande différence que je constate du point de vue du modèle d’entreprise est que le Québec est dominé par des groupes d’achat fondés sur la distribution. Tous les
groupements d’achat actifs dans la province fonctionnent selon un modèle de distribution ou possèdent un centre de distribution avec des magasins corporatifs. La plus grande chose que nous essayons d’apporter au Québec, c’est la voix du détaillant. Ce que je veux dire par là, c’est que je n’ai qu’un seul objectif : je travaille pour mes membres-actionnaires.
Qui sont vos membres-actionnaires ?
Uniquement des détaillants de partout au pays. Je n’ai pas à me soucier de créer de la richesse pour une société mère ou pour une entreprise cotée en bourse. Je n’ai pas
non plus à créer de la valeur pour un centre de distribution ou des magasins corporatifs.
Donc, Castle ne possède aucun magasin ?
C’est exact, car un groupement qui prétendrait soutenir ses membres tout en possédant un magasin corporatif serait franchement en conflit d’intérêts, selon moi. Ce qui est
notamment devenu très pertinent, c’est que les détaillants doivent maintenant prendre en considération non seulement le coût de leurs marchandises, mais aussi celui de leur groupement d’achat. Donc, j’aime dire que le coût de l’affiliation plus le coût des marchandises déterminent votre bénéfice net. Nous voulons ainsi nous assurer que nous réduisons nos coûts. Pour cette raison, nous avons intégré beaucoup de technologie dans l’infrastructure de Castle. Nous utili- sons nos synergies pour augmenter notre profitabilité.
76 ÉTÉ 2023 • AQMAT MAGAZINE