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Les DIsparus
et Les survIvants
Dans les 20 dernières années, l’industrie a pratiquement triplée en volume.
Des détaillants se sont implantés. D’autres ont disparu. Les changements furent considérables. Aucune cause unique n’est à l’origine des compagnies qui ont échoué, pas plus qu’il n’existe un secret au succès de celles qui ont survécu. En fait, les raisons pour leur succès et échecs sont toutes aussi variées que les entreprises elles-mêmes. Toutefois, certains traits leur sont communs.
micHaeL mcLaRNey
Éditeur-fondateur de Hardlines et directeur canadien de North American Retail Hardware Association
cOLLabORatiON sPéciaLe
mike@hardlines.ca
C’était en 1995. L’industrie de la rénovation domiciliaire valait 14 milliards de dollars au détail. Quelques mois plus tôt, Walmart et Home Depot s’implantaient au Canada. La notion du «Do-it-yourself» ou «faites-le vous-même» remontait à quelques années et avec elle, le concept du service d’accom- pagnement du client.
L’arrivée de ce qui allait devenir les numéros un et deux des détaillants au monde bouleversa le commerce au détail et en particulier, celui de la rénovation domiciliaire. La raison est simple : le nouveau format de commerce au détail de style entrepôt ravageait l’industrie américaine de la rénovation domiciliaire, laissant derrière lui une multitude de détaillants en faillite et en déclin.
Au même moment, Walmart causait la disparition des quin- cailleries plus petites tout comme les commerces de détail régionaux et même certaines chaînes plus importantes.
Plusieurs commerces et chaînes américaines très connus dans l’industrie de la quincaillerie et de la rénovation domi- ciliaire furent poussés à la ruine dans leur marché local ou régional dans les dix années qui suivirent l’implantation des premiers « Big Box ». Des noms tels que Hechinger, Ernst, Builders Square, Handy Andy et Payless Cashways dispa- rurent un par un, tandis qu’Home Depot et, par la suite, Lowe’s, absorbaient les parts de marché.
Et ce n’est pas étonnant. Chaque nouveau magasin Home Depot représentait l’équivalent en ventes de 25 quincailleries traditionnelles.
Au sommet de leur expansion, à la fin des années 90, un nou- veau Home Depot ouvrait quelque part en Amérique du nord à toutes les 36 heures tandis qu’un nouveau Lowe’s s’implan- tait à tous les deux jours.
Les détaillants canadiens avaient un avantage. Ils suivaient de près ce qui se passait au États-Unis. Plusieurs développèrent des stratégies compétitives dans l’anticipation de l’arrivée des grandes surfaces, incluant un des détaillants grande surface dans l’industrie de la rénovation mis sur pied par des américains oeuvrant pour une compagnie canadienne.
L’aRRiVée DeS GRanDeS SuRFaceS
Un des détaillants canadiens à grande surface fut Aikenhead’s. Une division de Molson Cos. basée à Montréal, qui était également propriétaire de Castor bricoleur, fut créée par un ancien cadre de Home Depot du nom de Stephen Bebis.
Pendant un an, il s’enferma dans un hôtel de Markham, en Ontario, fignolant une stratégie qui allait changer comment cette industrie et le commerce au détail en général définis- saient l’expérience-client.
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On doit Aikenhead’s à Stephen Bebis, ancien cadre d’Home Depot , qui a par la suite lancé la chaîne Golf Town qu’il dirige toujours.
Spécial