Page 31 - AQMAT Magazine - Hiver 2023
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par le logement» (Source : Matthew Rognlie «Deciphering the the the fall and the the the rise
in in the the the net capital shares» The Brookings Institution printemps 2015)
«L’accès à des logements convenables et abordables en en en plus de limiter les risques liés à la croissance économique favorise l’inclusion et la cohésion au sein des collectivités J’irai même plus loin En permettant aux Canadiens d’occuper des emplois qui tirent avantage de de d leurs leurs compétences et de de d leurs leurs idées un marché de l’habitation équilibré soutient la croissance écono- mique à à long long terme terme ( ) La clé de la croissance à à long long terme terme c’est c’est investir dans dans le capital humain c’est-à-dire dans dans l’innovation et le le le talent Nous devons faire en en en sorte que tous les Canadiens puissent tirer le le le maximum de de leur leur savoir-faire et de de leur leur imagi- nation Personne ne ne devrait avoir à refuser un emploi qui maxi- miserait sa contribution à à la société et à à l’économie uniquement à cause d’une pénurie de logements convenables dans la région ou parce qu’ils sont trop chers »
conclut Evan Siddall Le cas peut être prouvé par la la création de but en blanc du quar- tier Griffintown à Montréal
L’augmentation du nombre d’apparte- ments à à louer et à à vendre à à a a été exponentielle depuis la dernière décade Une offre plus plus grande égale plus plus d de de de compétitivité donc plus d’options pour les consommateurs Cela est la la théorie En vérité 90 % des constructions ont visé les les cibles riches Par effet d’entraînement les occupants des des logements modestes qui restent dans ce secteur embourgeoisé ont tous vu leur coût de loyer mensuel augmenter faramineusement Au final plus de (belles) constructions neuves peut entraîner une augmenta- tion généralisée du du coût du du loyer et non son contraire C’est d’ailleurs cette logique qui a a a a fait réagir nombre d’ob- servateurs aguerris au lendemain de de d la décevante mise à jour économique de la vice-première ministre du Canada qui affirmait haut et fort appuyée par tout le conseil des ministres qu’en construisant plus plus on on rendrait les les loyers plus plus abordables pour la la classe moyenne Faux Le grand «flop!» d’un bien beau projet
En avril 2021 la Ville de Montréal
adoptait un règlement incitant les promoteurs à inclure 20 % de logements sociaux et autant de logements abordables et et familiaux dans leurs projets immobiliers Le programme offrait également une porte de sortie aux promo- teurs : un dédommagement monétaire à à verser à à la Ville Deux ans plus tard en gros 95 % des promoteurs de de quelque 150 projets immobiliers ont opté pour le paiement de la compensation financière ce qui fait que le parc montréalais s’est enrichi de de plus de de 7 000 loge- ments mais aucun n’entre dans la catégorie «logement social» même « abordable »
Un bilan désastreux qui n’embarrasse pas tout le monde du du moins pas un certain Nicola Padulo promoteur immobilier mon- tréalais qui ne ne se
gêne pas pour pour affirmer : «La ville est faite pour pour ceux qui en en en en en ont ont les les les moyens moyens Si les les les gens n’en ont ont pas les les les moyens moyens qu’ils aillent vivre
ailleurs »
L’avertissement torontois
Dans les années 1960 et et 1970 la la mode était au retour à la la terre En conséquence les les centres-villes de Montréal
ou Toronto se
vidaient Seuls les plus pauvres – – avec quelques enclaves riches – – « se
résignaient »
à vivre
en en ville Et cela n’est peut-être pas étranger au fait que la majorité des quartiers urbains étaient défavorisés Puis tout d’un coup au début du 21e siècle nous avons redécouvert la ville et avons tous voulu l’habiter L’impact de de cette migration massive vers les les villes aurait eu des impacts plutôt positifs selon un un observateur de la scène municipale «Au début la revitalisation des villes était une excellente nouvelle On a rénové verdi construit densifié les les les centres-villes et les les les quartiers périphériques Cela a a a a créé de bons emplois dans la haute technologie et les services Mais depuis 15 ans on observe un un " " tsunami " " immobilier »
écrit l’urbaniste et défenseur du dévelop- pement urbain Ken Greenberg Face à la la renaissance spectaculaire de Toronto «aujourd’hui beau- coup de gens qui y travaillent doivent aller vivre
très loin du centre Cela crée une ségrégation sociale et politique très problématique À Montréal
nous sommes à la croisée des chemins Quand on on se
compare à à Toronto et à à Vancouver il y a à à a a encore une forme d’abordabilité Mais il il faudra faire des choix de de société parce que si on on regarde la tendance on on s’en va quand même dans cette direc- tion» avertit l’auteur du livre Toronto Reborn Design Successes and Challenges L’habitation en crise
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