Page 88 - AQMAT Magazine Été 2024
P. 88

 La consommation d'énergie dans le secteur résidentiel, par utilisation finale (2000, 2010 et 2020)
PJ 1500
1000 500
0
2000
Chauffage des bâtiments
Éclairage
2010 2020
          Production d'eau chaude
Climatisation des bâtiments
Électroménagers
            PJ 1000
800
600
400
200 0
Chauffage de l'espace
    Chauffage de l'eau
  Sources d'énergies pour le chauffage de bâtiments et la production d'eau chaude (2020)
Électricité Bois
Gaz naturel
Autres (y compris charbon et propane)
Huile de chauffage
         Actualité
 Jeter moins
 d’énergie
par la fenêtre
Tel qu’introduit en page 4, un chantier gigantesque de changement des portes et fenêtres d’avant 2010 pourrait s’avérer gagnant-gagnant : ce serait bon pour les fabricants, les centres
de rénovation, les installateurs, les consommateurs, la planète et aussi pour le poids des dépenses énergétiques dans les finances publiques.
Dans le résidentiel, la chaleur est une forme d’énergie assez brute, facile à gérer », souligne Emmanuel Cosgrove d’Éco- Habitation, dans une entrevue au Journal de Montréal.
«On peut éviter la consommation de l’équivalent de l’île de Montréal en changeant les fenêtres des maisons datant d’avant 2010 partout au Québec. »
En adoptant de telles mesures, le Québec pourrait économiser 30 térawattheures (TWh), alors que la consommation énergé- tique résidentielle au Québec est d’environ 93 TWh, soutient M. Cosgrove, s’appuyant sur une étude commanditée par l’Institut de l’énergie Trottier.
«C’est un investissement public qui coûte cher, c’est sûr [...], mais c’est bien meilleur marché qu’un barrage», défend M. Cosgrove.
«Dans les pointes hivernales, ton thermostat, ton calorifère ou ton système central fonctionne dans le tapis pareil, indique Dave Rhéaume, vice-président exécutif à la planification éner- gétique et expérience client dans une entrevue au Journal de Montréal. Donc tu as quand même malheureusement besoin de faire des investissements en infrastructures pour assurer la fiabilité. »
La consommation d’énergie dans le secteur résidentiel présente un profil différent de celui du secteur commercial et institu- tionnel, peut-on lire dans une étude commanditée par l’Institut de l’énergie Trottier.
Dans le secteur résidentiel, le chauffage des locaux représente une part encore plus importante de la consommation totale d’énergie (61,1 %), le reste de l’énergie consommée servant au chauffage de l’eau (18,1 %), au fonctionnement des appareils électroménagers (14,6 %), à l’éclairage (3,7 %) et à la climatisa- tion des locaux (2,5 %).
La plupart de ces parts de consommation sont demeurées stables au cours des 20 dernières années, à l’exception de la climatisa- tion des locaux dont l’importance relative a doublée. »
 «
  88 ÉTÉ 2024 • AQMAT MAGAZINE
Le rapport se conclut sur des notes sombres :
• « Malgré nos ambitions, le rythme est nettement insuffi- sant : « Le Canada ne s’est pas encore vraiment engagé sur la voie de la carboneutralité en dépit de la mise
en œuvre de diverses mesures en ce sens. Les émissions de GES n’ont effectivement que très peu diminué, sauf de manière temporaire pendant la pandémie. »
• « Une absence de stratégies sectorielles cohérentes
et agressives ne peut permettre de planifier
la transformation et la réduction de la demande d’énergie. »
• « La construction des infrastructures nécessaires
à la réalisation des trajectoires menant à la carboneutralité n’est pas suffisamment planifiée et, en tout état de cause, pose des problèmes de main-d’œuvre, de recherche
et d’innovation qui n’ont pas encore été résolus. »
• « Les tensions entre les niveaux de gouvernement ont parfois réduit l’efficacité des mises en œuvre au niveau fédéral ou provincial. »


















































   86   87   88   89   90