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Le cercle vertueux d’un logement décent
Plus un citoyen est pauvre, moins il consomme des biens et plus il a besoin de services de l'État. L'image d'un cercle vicieux s'impose alors, avec des cas d'anxiété financière et de fragilisation mentale, d'insécurité alimentaire, de décrochage scolaire, voire de criminalité.
l y a un trop important contingent de la population québécoise, locataires et propriétaires confondus,
qui doit consacrer plus de 30 % du revenu du ménage
à se loger.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Le marché locatif, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement, a progressé un peu plus vite, de quelques pourcentages, que le revenu disponible des ménages.
En vérité, l’écart est beaucoup plus grand que ce que l’oracle affirme du fait que la croissance des loyers mensuels inoccupés a été nettement plus importante que celle des loyers occupés. Et ce qui doit nous intéresser comme société, ce n’est pas
ce que paie la famille Tremblay résidant au même logement depuis vingt ans, c’est le stock disponible.
Par exemple, à Laval, le loyer moyen se situe à 955 $. Mais
si on isole le coût des logements disponibles, il est de 1 217 $, un écart de 27 % avec les statistiques officielles présentées par la SCHL.
Préoccupons-nous du nombre croissant de concitoyens qui doivent se reloger pour cause d’agrandissement de la famille, de leur état de nouveaux immigrants, d’une séparation, d’une relocalisation d’emploi... sans avoir les moyens de le faire.
C’est ce déséquilibre entre l’offre et la demande qui alimente la croissance fulgurante des coûts de l’habitation et place de nombreuses familles devant des choix impossibles.
Fait étonnant : les ménages à revenu faible ou modeste sont plus susceptibles que les mieux nantis de consommer localement lorsque leur pouvoir d’achat augmente.
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 10 HIVER 2022 • AQMAT MAGAZINE
 Le mot du président
 

















































































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