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Des hésitations
La légalité est une chose, la moralité en est une autre.
Un sondage de la FCEI auprès de ses membres indique que plusieurs petits commerçants canadiens hésitent à imposer des frais supplémentaires même si cela leur est maintenant permis.
Seulement 19 % des commerçants comptent facturer des frais supplémentaires à leurs clients, et 26 % prévoient le faire si leurs concurrents ou fournisseurs le font.
«De nombreux propriétaires de PME sont frustrés par les coûts élevés liés au traitement des transactions par carte de crédit parce que cela peut gruger de 1,5 % à 2,5 % sur chaque vente, explique Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI. Cela explique pourquoi 35 % des propriétaires de PME encouragent leurs clients à utiliser d’autres modes de paiement, et 28 % disent qu’ils augmenteront leurs prix afin de compenser leurs frais de carte de crédit. »
Le sondage a été mené du 1er au 8 septembre auprès de 3 914 chefs d’entreprise.
Les consommateurs ont davantage
eu recours au crédit
Les Canadiens se sont davantage appuyés sur leurs cartes de crédit et d’autres formes de dette au troisième trimestre de 2022, alors que l’inflation élevée persistait, révèlent de nou- velles données du bureau de crédit TransUnion. La hausse se situe à 7,9 % par rapport à l’année dernière.
Les millénariaux ont vu leurs soldes non hypothécaires augmenter le plus rapidement, à un taux de 13,3 %.
Gestion
Facturer ou non des frais
pour cartes de crédit aux clients ?
À l’issue d’un règlement contre des cartes de crédit, Visa et Mastercard permettent désormais aux commerçants canadiens d’exiger des frais supplémentaires au point de vente si un client souhaite payer par carte de crédit. Sauf au Québec.
n vertu de la Loi sur la protection du consommateur du Québec, les commerçants de notre province ne peuvent pas faire payer par les consommateurs les
frais d’interchange que les émetteurs de carte leur facture.
L’AQMAT appuie la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) afin qu’un changement législatif permette aux commerçants québécois d’être sur un pied d’égalité avec leurs homologues du reste du pays.
La capacité à facturer des frais supplémentaires aidera les petits commerçants à faire face à leurs coûts d’exploitation qui sont en forte croissance. Elle leur permettra aussi de lutter contre de futures hausses des frais de carte de crédit et de maintenir des prix compétitifs.
Rien dans la loi n’oblige un commerçant à accepter un mode de paiement, comme le paiement par carte de débit ou crédit. Il a aussi le droit d’exiger que votre transaction soit d’un certain montant avant d’accepter un paiement par carte. Il peut aussi accepter seulement l’argent comptant ou une carte de débit. De la même manière, certains commerçants refusent l’argent comptant, notamment les billets de 100 $.
Le P’tit conseil de l’AQMAT
E
À défaut d’avoir le droit au Québec
de facturer des frais en ajout au prix étiqueté sur le produit, un quincaillier pourrait décider soit de refuser certaines cartes or ou platine, celles qui lui coûtent trop cher en frais d’interchange, du moins de sensibiliser
ses clients au fait que c’est lui qui finance
ses voyages et autres cadeaux supposément offerts par Visa et Mastercard.
HIVER 2022 • AQMAT MAGAZINE 99