Page 63 - AQMAT Magazine Été 2020
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Deux des bannières nous ont confirmé avoir réduit de plus de moitié les frais habituels exigés pour exposer.
Dossier pandémie
Accélératrice de changements
« À la condition que les tarifs soient réduits », écrit un fournisseur, et que
« la technologie et les plateformes soient améliorées », rétorque un autre.
Pour plusieurs, il y a eu, en plus des frais d’inscription, des coûts liés à la création d’attrait et de contenus virtuels qu’il faut compter dans l’aventure. «Je crois que les fournisseurs devront investir beaucoup d’argent afin de créer un WOW en virtuel », écrit l’un d’eux.
Autre aspect négatif du virtuel par rapport aux salons physiques: l’absence de contacts humains.
«Un des bénéfices des vrais salons, c’est la rencontre entre les « leaders » et les marchands. Au virtuel, les ventes sont faibles et nous n’avons aucune rétroaction des marchands face à nos initiatives», dit un fournisseur.
La complexité technique ou technologique est également décriée, autant lors de l’inscription que pour les actions à mener en cours d’exposition virtuelle.
De nombreux fournisseurs contestent l’obligation de participer. À la question de savoir si les manufacturiers exposant normalement au salon réel ont eu l’option de ne pas participer à la version virtuelle ou d’obtenir un remboursement, les réponses sont partagées de manière à peu près égale:
Aviez-vous l’option de ne pas participer ou d’obtenir remboursement?
L’AQMAt est également d’avis que les organisateurs ne doivent pas ignorer que les ventes générées par de tels salons virtuels, du moins pour les premières éditions un peu expérimentales, seront rarement à la hauteur des recettes provenant d’un véritable événement.
Sous le sceau de l’anonymat, des acheteurs de deux bannières différentes m’ont confirmé que les transactions avaient été nettement plus basses qu’à l’habitude. Donc, si ce constat est vrai pour la bannière organisatrice, il est sans doute vrai aussi pour la plupart des exposants.
Pour toutes ces raisons, moins du tiers (29,27%) des répon- dants souhaiteraient que l’expérience se poursuive au-delà de la pandémie.
Seriez-vous en faveur de la tenue de tels salons virtuels même aorès la pandémie?
Oui non
Je ne sais pas
29,7 %
14,6 %
5 10 15 20 25 30 35 40
56,1 %
87,8% 32%
Oui non
34%
ne sait pas
Quant aux frais d’inscription, le flou a été dénoncé. «On nous demande d’investir des montants qui sont quand même élevés sans connaître la définition de «salon virtuel» – est-ce que ça veut dire que les clients pourront accéder sur le site à nos promos, photos, et clavardage. Dans la négative, c’est dispendieux.»
La direction de l’AQMAt est d’avis que les exposants devraient bénéficier de l’option de ne pas participer et d’obtenir au moins le remboursement partiel de leur dépôt. «Comme dans toute relation entre partenaires, nous encourageons les bannières et les promoteurs privés de salons à miser plutôt sur des avantages dont jouiront exclusivement les exposants qui confirment leur participation à la version virtuelle que de placer ces derniers dans un état captif».
Pour certains, un savant mélange des deux formats ou une alter- nance entre le réel et le virtuel serait l’idéal étant donné les agendas chargés des fournisseurs, notamment à l’automne.
Les e-salons 1.0 vont forcément s’améliorer
La direction de l’AQMAt implore toutes les parties à faire preuve de confiance à l’égard des moutures à venir qui ne peuvent qu’être meilleures. «Il est dans l’intérêt des bannières et autres organisa- teurs d’améliorer leurs salons virtuels, donc tout le monde va y voir, c’est certain», soutient Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAt.
«Pour s’inspirer, rappelons-nous à quel point les expériences de recherche, d’achat et de transaction étaient pénibles au début de Amazon il y a dix ans. Nos premiers pas sur le WWW ne sont aussi que de mauvais souvenirs. Les salons virtuels trouveront eux aussi leurs solutions technologiques», conclut M. Darveau.
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